Loire-Atlantique. Vent de fronde autour des parcs éoliens – Ouest France 15/12/2020

Dans le département, plusieurs projets d’installations d’éoliennes sont contestés. Certains sont même à l’arrêt. Aux nuisances visuelles et sonores viennent s’ajouter des inquiétudes autour de la santé.

Les projets d’installations  éoliennes sont de plus en plus contestés.

La loi de programmation pluriannuelle de l’énergie prévoit de doubler la capacité de production d’éolienne d’ici 2028. En France, le parc devrait ainsi passer de 8 000 à 15 000. La filière a de beaux jours devant elle.

Appliquer le principe de précaution en attendant de nouvelles études

Et pourtant, les oppositions semblent de plus en plus nombreuses. Elles ne se limitent plus aux riverains, inquiets de voir s’élever ces immenses structures en face de leurs fenêtres. Certains se préoccupent aujourd’hui des conséquences sur la santé.

Dans le Pays de Retz, le collectif Stop aux cancers de nos enfants, qui ne s’oppose pas à l’éolien, s’est lancé dans une campagne pour demander l’arrêt des projets d’implantation d’éoliennes au nom du principe de précaution. Le 1er décembre, il a envoyé un document de douze pages au commissaire enquêteur en charge de l’enquête publique ouverte autour du futur projet de parc éolien de Chaumes-en-Retz. Il y évoque les problèmes sanitaires liés aux champs électromagnétiques, les infrasons, la géologie bien spécifique du Pays de Retz, à savoir des zones fortement humides donnant des sols plus conducteurs. Autant de facteurs qui, selon lui, doivent être pris en compte comme un facteur de risque supplémentaire réel dans ce cumul d’expositions qui fragilise la santé de nos enfants et favorise les cancers pédiatriques.

Le collectif, créé en 2019, est aussi intervenu sur les dossiers de Saint-Hilaire-de-Chaléons, Sainte-Pazanne et Rouans.

Les deux derniers projets ont d’ailleurs subi un sérieux coup d’arrêt. À Rouans, trois municipalités ont donné un avis défavorable ou se sont abstenues. Le commissaire enquêteur a bien émis un avis favorable, mais a tenu à ajouter trois réserves. L’une d’elles précise que la réalisation de ce projet est suspendue à la résolution du cluster de cancers pédiatriques, soit par des études épidémiologiques apportant des avancées significatives, soit par l’aboutissement de recherches scientifiques. Un argument que devra prendre en compte le préfet au moment d’accorder, ou non, le permis d’exploitation.

Le 3 novembre, ce dernier avait déjà refusé à la société Parc éolien Nordex sa demande d’autorisation environnementale pour exploiter trois éoliennes à Sainte-Pazanne. Il n’avait pas motivé sa décision par les risques sur la santé mais sur la taille des pales, jugée très impactante en matière de mortalité sur l’avifaune et les chiroptères.

Ces cas ne se limitent pas au Pays de Retz. Dans le nord du Département, d’autres projets sont aussi mal engagés. À Vay, le commissaire enquêteur a donné un avis défavorable. Dans ses conclusions, il estime qu’une attention particulière doit être portée sur les études du sol, d’une part, et sur les différentes informations faites autour des risques sanitaires liés aux éoliennes, d’autre part. La question est posée de s’interroger sur l’éventualité d’une influence néfaste du fonctionnement des aérogénérateurs sur la santé publique. Il préconise d’assurer un suivi des incidences infrasonores du fonctionnement du parc sur les riverains après sa mise en service.

À La Chevallerais, le 5 novembre dernier, le conseil municipal a donné un avis défavorable au projet porté par la société Voltalia. Son emplacement sur une zone humide, à proximité de Chalonge, lui fait craindre une destruction d’une zone humide qui n’est pas justifiée au regard des objectifs économiques et environnementaux poursuivis.

Déjà 168 éoliennes en Loire-Atlantique

Trente-cinq parcs éoliens fonctionnaient déjà dans le département au 1er janvier 2020. Cela représente 168 éoliennes pour une puissance supérieure à 345 MW. La Loire-Atlantique n’atteint pas le niveau des départements du Grand-Est et des Hauts-de-France, les deux régions qui regroupent près de la moitié de la puissance du parc national, mais rivalise avec ses voisins bretons. Une vingtaine de parcs supplémentaires (environ 90 éoliennes) ont reçu le feu vert de la préfecture mais ne sont pas encore construits. Ils représentent une puissance totale de 212 MW. Les services de l’État examinent actuellement la candidature de 10 nouveaux parcs. Il faut en moyenne huit ans pour qu’un projet aboutisse.

Loire-Atlantique. Vent de fronde autour des parcs éoliens (ouest-france.fr)

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