Le scandale des éoliennes la Montagne Sainte Victoire

La cour administrative d’appel de Marseille a jugé que l’exploitation des vingt-deux éoliennes récemment construites sur les contreforts de la montagne Sainte-Victoire exigeait la délivrance d’une autorisation environnementale après production d’une étude d’impact et organisation d’une enquête publique. Arrêt du 31 mars 2021

Sites & Monuments, appuyée par 15 associations nationales et régionales (voir ici), dit sa satisfaction de voir la Cour administrative d’appel de Marseille confirmer la nécessité de la délivrance d’une autorisation environnementale pour l’exploitation des 22 éoliennes récemment construites sur les contreforts de la montagne Sainte-Victoire.

« La requête de la société Provencialis et celle de la ministre de la transition écologique et solidaire sont ainsi rejetées », le promoteur devant en outre verser 2000 euros au titre de nos frais de justice.

La montagne Sainte-Victoire aujourd’hui encadrée par un parc de 22 éoliennes dépourvu, à ce jour, d’autorisation environnementale. Photo M.-A. Chavanis / Sites & Monuments.

Sites & Monuments souligne le caractère illégal de l’édification de la centrale, pendant près de 4 mois, alors que les aérogénérateurs étaient dépourvus de toute autorisation environnementale. Cette dernière conditionnait en effet la mise en œuvre des permis de construire. L’association se réserve naturellement la possibilité d’en saisir le juge pénal et déplore l’autorisation provisoire d’exploiter accordée par le préfet du Var à compter du 29 mai 2020 (voir ici), validée par la Cour.

L’administration est aujourd’hui placée dans la situation kafkaïenne de devoir faire abstraction de l’existence de 22 machines de 125 mètres de haut dans la nouvelle analyse – rendue nécessaire par la présente décision – qui appréciera leur coût environnemental, pour en autoriser ou en interdire définitivement le fonctionnement, après production d’une étude d’impact et organisation d’une enquête publique.

Sites & Monuments rappelle que l’industrialisation du piémont de la montagne Sainte-Victoire, faite au détriment de sa biodiversité et de paysages universellement admirés, a bénéficié à des fabricants chinois, à un industriel danois, à une holding suisse et au fonds d’investissement irlandais ayant acquis cette centrale éolienne en janvier 2021, qui profitera d’une rente servie pendant 20 ans par les contribuables français.

Sites & Monuments rappelle, en outre, que, par son intermittence, et en l’absence de solution réaliste de stockage, l’électricité éolienne n’est pas une énergie fiable. Elle est, par conséquent, totalement dépendante du maintien de notre parc nucléaire ou, comme en Allemagne, de sources d’électricité carbonées.

D’où une question simple : qu’avons-nous à gagner au massacre des paysages de Sainte-Victoire ?

Julien Lacaze, président de Sites & Monuments


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