L’Association Nationale des Animaux Sous Tension saisit la justice

Lignes à haute tension, éoliennes : l’association Animaux Sous Tension porte plainte.

Basée dans la Sarthe, elle a commencé à rassembler tous les dossiers liés à des décès d’animaux d’élevage ou des pertes de production liées, selon elle, à la proximité d’installations électriques type transformateur ou ligne à haute tension.

« A l’heure actuelle, estime son trésorier Jean-Claude Olivier, nous avons une vingtaine de dossiers mais ce sont, en réalité, des centaines d’éleveurs en France qui sont impactés. »

Une dizaine de cas concernent les Pays de la Loire dont cette ferme où plusieurs centaines de vaches sont mortes depuis la mise en service du parc éolien de Nozay.

À Saint-Longis, près de Mamers, en Sarthe, un éleveur de lapins a perdu 200 000 bêtes. Il soupçonne une antenne relais d’être à l’origine de cette hécatombe. 

Dans certains élevages, note l’association, les robots de traite enregistrent au quotidien des pertes de production alors qu’il y a eu à proximité l’installation d’un transformateur ou d’une ligne à haute tension. Sans parler des diverses pathologies qui touchent les animaux, souvent liées à une baisse de l’immunité.

« Depuis plus de 20 ans, note Jean-Claude Olivier, les éleveurs perdent leurs procès. Notre objectif, c’est de rassembler ces éleveurs pour organiser une défense collective. »

Par l’intermédiaire de son avocat, l’association a déposé plusieurs plaintes et a demandé au Tribunal Administratif la communication de documents qui, selon elle, devraient être publics.

Les Coordonnées de l’association :
https://animauxsoustension.org/

Loire-Atlantique. Près du parc éolien, la mortalité des bêtes reste inexpliquée

Deux éleveurs laitiers constatent une surmortalité et une baisse de productivité des vaches

Depuis que le parc éolien des Quatre seigneurs s’est implanté, en 2013, Didier Potiron et Céline Bouvet, deux éleveurs de vaches laitières, à Puceul et à Saffré (Loire-Atlantique), enregistrent une surmortalité de leurs bêtes.

250 bêtes mortes en six ans

Éoliennes et mortalité de betes a Nozay
Ouest France du 30 octobre 2019

Particulièrement Didier Potiron qui a perdu plus de 250 bêtes en six ans. Leurs défense immunitaires ont chuté, leur fécondité également. « Sur les cinq derniers vélage, trois fois on a appelé le vétérinaire, alors que pour la race Normande, habituellement ça se passe tout seul » se désespère l’éleveur. La baisse de qualité et de productivité du lait est notable : près de 30% de volume de lait. A certains endroits, le sol dégage de la chaleur qui entraîne le pourrissement et le sur-développement de bactéries des ensilages. Et la santé des bêtes n’est pas la seule affectée : les exploitants et leur famille se plaignent de maux de tête, de troubles du sommeil, d’anxiété. « Avec l’humidité le sol est de plus en plus conducteur, on ressent les nuisances de manière beaucoup plus forte » ajoute Didier Potiron. Des riverains du parc éolien se sont également plaints de symptômes similaires.

L’ARS, Agence Régionale de Santé, a orienté 23 personnes vers le service de pathologies professionnelles et environnementales au CHU de Nantes pour « essayer d’objectiver les symptômes présents », indique la préfecture.
Préfecture, vétérinaires, géobiologies, ARS… Tous partagent le même constat : « les troubles et symptômes chez l’homme et l’animal sont confirmé dans ce secteur ». Et le mystère reste entier sur les causes de tous ces maux.

Carte localisation des 2 exploitations près des champs d'éoliennes
La localisation des deux exploitations près des champs d’éoliennes

Pas de lien direct
Les études menées au printemps 2019 par un collège d’experts et révélées en juillet « n’ont pas permis d’établir de lien directe entre le fonctionnement des éoliennes et les symptômes observés », déclare la préfecture .
Serge Boulanger, secrétaire général de la préfecture se dit dans « une obligation de résultat pour identifier la cause desdits symptômes» et diligente des études complémentaires. Lors d’une réunion avec les exploitants, mi-septembre, il a évoqué l’hypothèse du remplacement du câble souterrain de 20 000 volts, qui achemine l’électricité produite, du parc éolien au réseau Enedis, par un câble aérien. Problème : Enedis n’est pas informé de l’expérimentation. La préfecture temporise : « rien ne permet de mettre en cause ce câble mais cela permettra d’écarter une autre source d’origine des symptômes observés ». Et indique « Il convient d’étudier l’ensemble de l’installation, dont le câble qui relie les éoliennes et le poste transformateur».
« C’est insuffisant », clame Didier Potiron. « Il y a urgence car la santé humaine et animale est en jeu. Au bout de 7 ans, ça suffit ! ».

Quitter la maison?
Des solutions envisagées à court terme ? « On va voir avec le service remplacement pour que les époux Potiron puissent s’absenter quelques jours de leur exploitation », avance Axel Guiraud, de la Chambre d’agriculture, désormais chargée d’épauler les éleveurs. « On en est là : ne plus dormir à la maison », souffle Didier Potiron.

Éleveurs de Nozay proche du parc éolien

En avril 2016, une étude réalisée par le Groupe permanent pour la sécurité électrique (GPSE) pointait, dans les deux exploitations agricoles, « la concomitance de l’installation et de la mise en service des éoliennes avec l’altération des performances et des troubles du comportement des animaux».
Les infrasons? Les câbles? La géologie du lieu, avec ses nombreuses failles d’eau et des rivières souterraines qui propagent dans le sol les vibrations et ou l’électricité ? « Nous, on demande une mise hors tension du site. Ce qui n’a jamais été fait encore », martèle Didier Potiron.

Derrière la situation atypique de Nozay, se trame un enjeu sanitaire, économique et environnemental : rien ne doit entacher le développement de l’énergie éolienne. La densification des parcs éoliens à proximité des élevages laitiers, notamment dans le nord-est de la Loire-Atlantique, fait s’interroger les éleveurs : « Ils sont de plus en plus à observer des symptômes et des nuisances sur leurs vaches et ils se demandent si ça ne vient pas du parc éolien ? », confie Axel Guiraud.

Article Ouest-France du 30 octobre 2019 Philippe RIDOU


Vaches de Nozay, éoliennes et principe de précaution

Ce mercredi 17 juillet, la préfecture de Loire-Atlantique a annoncé par voie de communiqué que la surmortalité des vaches dans les exploitations de Nozay (Loire-Atlantique) n’avait pas de « lien direct » avec les présences d’éoliennes sur le secteur.

Si la préfecture ne reconnaît pas de lien direct entre les éoliennes et la surmortalité des bêtes, elle constate tout de même l’existence de troubles. Chez les vaches comme les humains d’ailleurs. « Les troubles et symptômes sont confirmés sur ce secteur. Mais aucun élément ne permet, en l’état de la connaissance scientifique et des études conduites, d’établir le lien direct avec le fonctionnement du parc éolien », rappelle le communiqué de la préfecture.

Image issue du site contrepoints.org

Retrouvez sur Ouest France l’ensemble de l’article

La constatation de la préfecture nous laisse perplexe et soulève un sentiment d’incompréhension et de colère.
Pour rappel, voici l’énoncé du principe de précaution : « Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veilleront, par application du principe de précaution, et dans leurs domaines d’attribution, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. »

La conclusion que la préfecture doit apporter est simple, claire et précise : Le principe de précaution doit être appliqué.

Les lignes à haute tension représentent un risque « possible » de cancer pour les enfants – Ouest France 21 juin

L’agence sanitaire met en garde ce vendredi 21 juin contre les risques liés aux lignes à haute tension sur la santé des enfants, qui peuvent causer des leucémies en raison des champs magnétiques qui sont créés. L’Anses recommande de ne plus implanter de nouvelles écoles à proximité de ces installations.

Des lignes à haute tension en Île-de-France, en 2006.

Lu dans Ouest France ce jour

Lors du rendez-vous à la mairie de Saint Maurice des Noues le 14 juin avec Pierre Henriet, député de la 5ᵉ circonscription de la Vendée depuis juin 2017, il nous a indiqué qu’aucune étude n’avait prouvé l’impact des champs magnétiques sur la santé, et qu’il n’était pas recevable d’utiliser cet argument pour s’opposer aux projets éoliens.

Il semblerait une nouvelle fois qu’il y ait plus que des doutes sur les relations énergie-champ magnétique / humains-animaux.
« Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veilleront, par application du principe de précaution, et dans leurs domaines d’attribution, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. »
Il semblerait que nous soyons dans le fondement même du principe de précaution et il est temps que les autorités compétentes en prennent conscience et fassent enfin le nécessaire !