Reconnaissance du trouble anormal de voisinage causé par des nuisances éoliennes à Melgven – Cour d’Appel de Rennes 12 mars 2024

Le 12 mars 2024 de la Cour d’Appel de RENNES a prononcé des condamnations importantes à l’encontre d’un promoteur éolien entre 15 et 40% de la valeur vénale des maisons.
Il s’agissait d’un parc éolien composé de 3 éoliennes de 118m de hauteur, d’une puissance de 2 MW chacune, situées entre 516 m et 1344 m, des habitations.

Dans ce dossier, défendu par Maître Sébastien ECHEZAR, les propriétaires avaient fait procéder à une estimation de la valeur vénale de leurs maisons avant que le parc éolien soit construit.

Les juges ont pris en compte les nombreux éléments communiqués :
– rapport du géomètre-expert,
– rapport acoustique,
– nombreuses plaintes des riverains non parties à la procédure,
– attestations,
– certificats et médicaux,
– estimations immobilières réalisées par des agents immobiliers et/ou des notaires locaux …

La Cour d’Appel a ainsi considéré que les nuisances visuelles, sonores, sanitaires et électromagnétiques par « leur importance comme leurs conséquences négatives sur la santé et sur le cadre de vie impactent gravement l’habitabilité du bien immobilier au point de constituer un trouble anormal de voisinage ».

Les nuisances éoliennes sont donc reconnues dans toute leur dimension.

La dépréciation de la valeur immobilière est une conséquence logique de la défiguration du paysage, de la fragilisation de la biodiversité locale et des nuisances pour la santé et le confort.
Ce jugement contredit toutes les approches minimalistes des études d’impact immobilières dont celles de l’Ademe.

Par arrêt du 12 mars 2024 n° 17/03596, la Cour d’Appel de RENNES  a condamné un promoteur éolien à verser des sommes importantes en réparation de la perte de valeur vénale (633.400 €), outre le remboursement des frais d’expertise (24.078 €) et une somme au titre des frais irrépétibles (65.000 €), soit une somme totale de 722.478 €.

Outre, l’importance financière des condamnations, l’intérêt de cet arrêt réside dans le soin pris par la Cour d’Appel à motiver son arrêt.
Surtout, la Cour d’Appel s’est conformée à l’arrêt rendu par la Cour de Cassation le 17 septembre 2020 (n° 19-16.937) qui exige que les préjudices subis par les riverains soient mis en balance avec l’intérêt public (selon elle) poursuivi par l’énergie éolienne.
Ainsi, la Cour d’Appel relève que cet intérêt public doit être démontré par le promoteur éolien car il ne doit pas être théorique. Le promoteur éolien aurait donc dû justifier : la production réelle d’électricité, nombre réel de foyers ou de structures desservies, financements publics, coûts d’exploitation, coût de production, chiffre d’affaires, coût de démantèlement… 
Cette balance des intérêts (préjudices des riverains / intérêt public d’un parc éolien) doit donc être effectuée au cas par cas.

Cet arrêt constitue donc un immense espoir pour les riverains souffrant des nuisances éoliennes.
Les riverains de Melgven peuvent savourer cette victoire, contre les lobbys éoliens.
La question consiste désormais à savoir si la société FP Lux Wind, condamnée, va se pourvoir en cassation.

Parc éolien de Lanouée : 48 chauves-souris retrouvées mortes

Quarante-huit cadavres de chauves-souris ont été retrouvés, en trois mois, autour du parc éolien de la forêt de Lanouée. Deux associations réclament une planification respectueuse de la biodiversité.

À quelques jours d’un comité de suivi du parc éolien de la forêt de Lanouée (56) mis en service en février 2023, Bretagne Vivante et le Groupe mammalogique breton disent apporter les preuves de l’incompatibilité entre l’implantation de 17 éoliennes au cœur d’une forêt et la préservation de la biodiversité. En l’occurrence, 48 cadavres de chauves-souris ont été retrouvés, entre les 12 juin et 25 septembre 2023.

Les deux associations, qui ont lutté, pendant des années, jusqu’au Conseil d’État, contre la réalisation du parc dans cet espace naturel, estiment que la mortalité serait, en réalité, bien plus importante. Elles la situent « à plusieurs centaines d’individus compte tenu de la présence de charognards et d’une végétation forestière dense ».

Bretagne Vivante et le Groupe mammalogique breton revendiquent « l’arrêt nocturne immédiat de toutes les éoliennes du parc, sans conditions météorologiques » ainsi qu’un engagement de l’État en faveur de « l’arrêt de l’implantation de parcs éoliens en forêt ». Les militants associatifs considèrent que l’actuel bridage des éoliennes, avec l’arrêt partiel des pales la nuit, et l’augmentation de leur garde au sol à 60 m ne sont pas des mesures suffisantes de réduction des risques.

FED : Effets des parcs éoliens sur les animaux d’élevage – Communiqué de Presse 26 juillet 2023

La Fédération Environnement Durable demande par mesure de précaution un moratoire sur le développement des parcs éoliens au voisinage des élevages.

Les désordres sanitaires, constatés depuis une vingtaine d’années sur le cheptel en Haute-Marne situé à proximité de parcs éoliens, vont en s’accroissant. Le contrôle laitier de ce département fait état de difficultés sur plus de 40 exploitations.

Ce phénomène est observé ailleurs en France mais aussi dans d’autres pays et il concerne aussi bien les bovins, les chevaux, les caprins, les lapins, que les poules et autres élevages. L’enquête menée à ce jour porte sur 94 exploitations en France et environ 25 cas répartis sur 7 pays à l’étranger. Les principaux symptômes identifiés sont des décès brutaux inexpliqués, la baisse de poids, la perte d’appétit, des malformations chez les fœtus, des avortements prématurés, des mammites, l’accroissement du taux de cellules dans le lait, la concentration de métaux dans les poils, l’épaississement cardiaque et problème de thyroïde à l’autopsie.

Ces désordres sur les élevages sont en général confirmés par des troubles sanitaires chez les exploitants, troubles qui disparaissent quand ils quittent leur exploitation ; ces désordres cessent aussi chez les animaux quand ils sont éloignés des installations éoliennes. L’inaction relative des pouvoirs publics est une réalité alors que ces observations sur les animaux sont les précurseurs de ce que l’on peut observer chez l’homme comme démontré dans le département de l’Aisne.

Sans surprise, l’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) exclut pour le moment l’imputabilité des effets aux éoliennes ou autres dispositifs électriques, mais a cependant demandé des études complémentaires à l’École vétérinaire, agroalimentaire et de l’alimentation de Nantes (ONIRIS). Le Conseil Général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces Ruraux (CGAAER) a décidé de son côté de dresser un inventaire national.

En attendant les résultats de ces nouvelles études, un moratoire sur le développement de l’éolien terrestre à proximité des élevages s’impose.

Fédération Environnement Durable
environnementdurable.org

Des chercheurs ont prouvé le stress des sons émis par les éoliennes sur les coquillages

Leurs travaux vont faire du bruit : des chercheurs de l’Institut universitaire européen de la mer, à Brest, ont montré que le bruit, justement, est, à court terme, un véritable stress pour les coquillages. Pour connaître le réel impact sur la biodiversité des fonds marins, il faudrait maintenant étudier les réponses biologiques d’un grand nombre d’animaux, exposés à cette pollution, sur un temps long.

https://www.ouest-france.fr/mer/des-chercheurs-ont-prouve-le-stress-des-sons-eoliens-sur-les-coquillages-59e75050-0385-11ee-bfa0-5e45e3198685

Parc éolien illégal de Bernagues : plainte déposée par Sites & Monuments pour destruction d’un aigle royal

Les associations Sites & Monuments, VPPN et APPREL ont porté plainte auprès du Procureur de la République près le tribunal judiciaire de Montpellier pour destruction d’espèce protégée.

En effet, un aigle royal protégé (voir arrêté du 29 octobre 2009) et bagué – bien connu des naturalistes – a été tué le 10 janvier 2023 par une éolienne du parc éolien de Bernagues, malgré un système de détection de l’avifaune (SDA) en fonctionnement.

Fiche de suivi de mortalité de l’aigle royal (bagué EE), retrouvé mort le 16 janvier 2023 au pied d’une éolienne à Bernagues.

La société exploitante (groupe VALECO) a, selon les associations, une entière responsabilité dans cette mort constatée le 16 janvier 2023, dans la mesure où elle a construit son parc éolien :
– sans avoir obtenu de permis de construire valable (annulation confirmée par trois décisions du Conseil d’Etat des 16 juillet 2010, 7 novembre 2012 et 26 janvier 2017) ;
– sans solliciter une autorisation de déroger (article L. 411-2 4° du code de l’environnement) à l’interdiction de détruire des espèces protégées ou leur habitat naturel (article L. 411-1 1° et 3° du code de l’environnement), comme le lui avait demandé l’administration (DREAL) dès 2012.

Ces faits pourraient constituer le délit de destruction d’une espèce protégée ou de son habitat naturel, prévu à l’article L. 415-3 du code de l’environnement, passible de trois ans d’emprisonnement et de 150 000 € d’amende.

Les association demandent par conséquent au Procureur de la République de bien vouloir enregistrer leur plainte, d’enquêter sur ces faits et d’en poursuivre les responsables.

Le 10 janvier 2023, à 17 h., 13 min. et 42 sec., l’extrémité du rotor, pourtant ralenti à 1,9 tours par minute par le système de détection, heurte l’aigle royal bagué EE, que l’on voit chuter. Empilement d’images issues du système de détection ProBird.

Lire également Éoliennes : comment éviter la mort des oiseaux? Reporterre 21 avril 202

Éoliennes : comment éviter la mort des oiseaux? Reporterre 21 avril 2023

Les dispositifs installés sur les éoliennes pour épargner les oiseaux restent largement inefficaces. Les oiseaux continuent d’être happés par les éoliennes. En moyenne, sept par éolienne sont ainsi tués chaque année en France.

« Aujourd’hui, la performance des dispositifs de détection est fournie par les industriels et il n’y a pas de protocole standardisé pour évaluer leur efficacité sur la mortalité des oiseaux », pointe Olivier Duriez. « Les détecteurs d’oiseaux supposés ralentir les pales à l’approche d’un animal volant le détectent à 200 m, alors qu’un rapace doit être détecté à 900 m, sinon le temps de ralentissement de l’éolienne sera bien trop lent comparé à sa vitesse de vol. »

Démonstration à l’appui : si deux aigles royaux adultes sont tués chaque année pour une population d’une cinquantaine d’individus, la population sera éteinte d’ici vingt ans.

Dans un rapport publié en 2021, le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) ne dit pas autre chose en pointant le « problème crucial des ENR [énergies renouvelables] dans les zones Natura 2000 », où l’éolien « tue deux fois plus d’oiseaux qu’ailleurs et cela concerne plus qu’ailleurs des espèces patrimoniales ».

Pour le CNPN, « l’État doit faire la preuve que les parcs éoliens n’ont pas d’effets négatifs notamment sur l’avifaune de ces secteurs [Natura 2000] dont l’enjeu est majeur, ce qu’il est incapable de faire dans l’état actuel de ses connaissances, d’où l’application nécessaire du principe de précaution inclus dans la Constitution ».

Si le tableau est déjà sombre, une nouvelle donnée vient le noircir un peu plus : l’éolien marin. « Nous n’avons aujourd’hui pratiquement aucune connaissance sur l’impact des parcs marins sur les migrateurs et les oiseaux marins », souligne Olivier Duriez.

Assez quand même pour que le CNPN conclue : « L’objectif de la Commission européenne qui pourrait se traduire par l’équivalent de 34 000 éoliennes offshore en 2050, dont 7 100 pour la France, semble clairement incompatible avec la survie de nombreuses espèces d’oiseaux marins. »

https://reporterre.net/Eoliennes-Comment-eviter-la-mort-des-oiseaux

Deux baleines s’échouent mortes en Normandie, Sea Shepherd demande l’ouverture d’une enquête.

Des prélèvements doivent être réalisés pour tenter d’identifier la cause de la mort pour chacun des animaux. S’il n’y a pas de cause avérée à ce stade, il parait nécessaire de mener une enquête indépendante sur le niveau de pollution sonore généré par le chantier éolien actuellement en construction à Fécamp, à 40 km de distance. Les baleines sont extrêmement sensibles au bruit qui les désoriente, les empêche de communiquer et de se nourrir et qui peut même aller jusqu’à causer des hémorragies internes et entrainer la mort.

Il est essentiel d’étudier le calendrier des travaux éoliens off-shore et les différents échouages recensés dans un périmètre défini autour de ces chantiers.

Aux Etats-Unis, des phénomènes d’échouage de baleines sans précédent dans le New Jersey ces derniers mois à proximité de travaux éoliens off-shore posent également question.

https://seashepherd.fr/deux-baleines-sechouent-mortes-en-normandie-nous-demandons-louverture-dune-enquete/

Un énorme feu s’est déclaré sur une éolienne, près de l’autoroute A10

Une éolienne a pris feu lundi 20 mars, vers 7h15 à Châtenay (Eure-et-Loir). L’incendie est éteint, mais le parc de 26 éoliennes reste coupé jusqu’à nouvel ordre.

22 pompiers sont intervenus sur le site, mais ils n’ont pas pu utiliser la lance à incendie car l’éolienne, qui mesure 80 mètres, était trop haute. Ils ont établi un périmètre de sécurité et attendu que le feu s’éteigne.

Cette éolienne fait partie d’un parc de 26 éoliennes qui est « complètement coupé pour une durée indéterminée », a indiqué la préfecture d’Eure-et-Loir.

Pour le moment, l’origine de l’incendie reste indéterminée, a indiqué EDF Renouvelables, mais une enquête interne est en cours.

Ce type d’incident est “très rare”, selon EDF Renouvelables.

A Froidfond en Vendée, un impressionnant feu d’éolienne ce jeudi

Les sapeurs-pompiers de la Vendée ont été appelés peu après 17 h, hier, pour un feu… au sommet d’une éolienne. Les faits se sont déroulés dans la commune de Froidfond, près de Challans. Le feu serait parti du moteur de l’éolienne. L’intervention étant jugée trop périlleuse et aucune vie n’étant menacée, les sapeurs-pompiers ont décidé d’attendre que le feu s’éteigne de lui-même.

Les soldats du feu étaient toujours sur place au moment d’écrire ces lignes. Un périmètre de sécurité a été mis en place, car des chutes de débris étaient possibles. Sept sapeurs-pompiers ont été engagés, avec deux véhicules.

Ouest France 10 mars 2023

EDF condamné pour la mort de faucons protégés

EDF a été définitivement condamnée à indemniser une association environnementale pour la mort d’une espèce protégée de faucons dans le parc d’éoliennes d’Aumelas (Hérault), selon une décision de la Cour de cassation.

La justice, saisie par l’association France Nature Environnement (FNE), a constaté que « vingt-huit faucons crécerellettes (…) avaient été tués entre 2011 et 2016 par collision avec les éoliennes des parcs du Causse d’Aumelas » et que « cette destruction perdurait malgré la mise en place » en 2014 d’un système électronique d’effarouchement. Or, en vertu d’une directive européenne, toute destruction de ces espèces protégées est illégale, sauf stricte dérogation préfectorale.
Une telle dérogation aurait autorisé la survenue d’un nombres restreints d’accidents mortels, mais EDF Energies nouvelles (devenue EDF Renouvelables France) et les entreprises exploitantes du parc ne l’avaient pas sollicitée

« A travers cette importante jurisprudence, c’est toute la doctrine construite par la filière éolienne et le ministère de l’Environnement concernant les destructions d’espèces protégées par les éoliennes qui est remise en cause », s’est félicité la FNE dans un communiqué jeudi. « Une infrastructure de production d’énergie renouvelable ne peut pas se prétendre écologique si elle ne respecte pas le droit de l’environnement », ajoute l’association, très impliquée dans le débat parlementaire sur les énergies renouvelables.

https://www.leprogres.fr/societe/2022/12/02/eoliennes-edf-condamne-pour-la-mort-de-faucons-proteges