Roscoe : Personne ici ne mentionne un détail gênant : les turbines en fin de vie qui finissent dans une décharge à ciel ouvert, à la sortie de la ville. Environ 4 000 carcasses s’entassent depuis des années sur une surface équivalant à 23 terrains de football… américain, bien sûr. Ce qui en fait l’un des plus grands cimetières d’éoliennes au monde.
A La Remaudière, la ferme de la Borderie constate de nombreux troubles : chute de la production, vaches malades, mortalité… Des dysfonctionnements depuis l’arrivée du parc éolien.
Les premières anomalies remontent à juin 2023, au moment des travaux sur les fondations du parc éolien. L’agriculteur constate une chute brutale. De 4 litres de lait par vache. L’éleveur fait appel à un technicien aliments pour recaler les rations alimentaires. Le fermier n’enregistre aucune évolution.
La situation va même s’aggraver en octobre 2023, quand les vaches sont rentrées dans le bâtiment d’élevage. La baisse de production s’accélère. « Surtout, je suis contraint de pousser les vaches aux robots de traite. La chute de fréquentation est brutale », témoigne Fabien Pineau, âgé de 29 ans.
En décembre 2023, (la mise sous tension du parc a eu lieu en novembre 2023) les premiers problèmes sanitaires arrivent. « Et la première vache décède », poursuit l’agriculteur contraint de travailler jusqu’à 23 h 30.
Dans l’incompréhension, l’agriculteur fait appel à un géobiologue de la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique en janvier 2024. L’objectif est la recherche de risques externes. Comme la présence de courants parasites qui peuvent provoquer des dysfonctionnements dans les élevages, du fait de la très forte sensibilité des vaches.
L’agriculteur fait alors « le lien » entre les affections de son troupeau et la mise en action des six éoliennes situées à 800 mètres de l’exploitation.
Un audit indépendant par un organisme de sécurité électrique est également intervenu sur l’exploitation. Les rapports montrent que les installations de la ferme, aux normes et dans les clous, n’expliquent pas ces dysfonctionnements.
Ce lien « avec un élément extérieur à la ferme », se révèle à nouveau le 1er mai, jour où le parc éolien a été mis hors tension en raison d’un défaut sur un câble qui arrive au poste source électrique.
« Ce jour-là, on a tout de suite vu que la fréquentation des vaches aux robots était meilleure. Dans la journée qui a suivi, la production et la qualité de lait sont reparties à la hausse », livre l’éleveur.
La situation de l’élevage va s’améliorer quelques jours avant de nouveau se dégrader. Aujourd’hui, les volumes de production sont toujours déficitaires. « Et j’ai deux autres vaches gravement malades », confie l’éleveur, à bout.
La réponse des gestionnaires est toujours la même : Ils remettent en cause ce que pointent les comptes rendus. Pour eux, ces derniers n’ont pas de valeur scientifique. Ils nous disent que c’est à nous d’apporter la preuve du lien de causalité.
“Des diagnostics existent déjà. Cela va prendre des mois pour qu’il y ait une nouvelle étude. Et du temps, je n’en ai pas. Il y a urgence, je ne pourrais plus suivre. Et c’est sans parler de la fatigue physique (ndlr : 4 à 5 heures de travail en plus par jour l’hiver). Et de voir partir les bêtes. C’est le pire, c’est inhumain”. L’éleveur a déjà perdu 80 000 € en un an. « 120 000 €, si l’on ajoute le temps de travail ».
Le producteur se donne jusqu’à fin septembre.
« Si rien ne change, cela va être compliqué. Si je m’entête, je m’enfonce et je coule. Je ne veux pas être un rat de laboratoire pendant des décennies. La seule solution, ce sera de quitter ma ferme et d’aller ailleurs », confesse celui dont les parents souffrent aussi de troubles du sommeil depuis des mois. Leur maison est proche du bâtiment d’élevage.
Pascale Durand, éleveuse dans le sud de Rennes, soupçonne cinq éoliennes déployées à moins de 2 km de sa ferme d’avoir des effets néfastes sur ses vaches laitières. Un témoignage loin d’être isolé si l’on en croit un rapport rendu public fin avril 2024.
En 1996, Pascale Durand devient agricultrice. Dix années s’écoulent « paisiblement » jusqu’en 2017 année où, explique-t-elle, le vent tourne. « C’est venu petit à petit : j’ai constaté des mammitesque je n’avais jamais vues encore. Les bêtes ne mangeaient plus. Certaines génisses ont commencé à boiter. Certaines avaient la panse qui enflait. »
Rapidement, les soupçons de l’agricultrice se portent sur le parc éolien voisin inauguré en 2017. Cinq éoliennes distantes d’un peu moins d’un kilomètre et demi. La nature du sol faciliterait la circulation de « courants vagabonds » ou parasites, qui seraient captés par les pattes des animaux.
Preuve ultime, selon elle, que le responsable serait bien le parc éolien : la mise à l’arrêt provisoire des éoliennes en mai 2019. « Tout est revenu à la normale. La chute des cellules a été phénoménale ! » Les cellules sont un des critères utilisé pour juger de la qualité du lait. La quantité aussi serait affectée. En 2016, une vache produisait selon l’éleveuse autour de 30 litres par jour. En 2024, elle n’en fournirait que 17 litres au mieux.
Pascale Durand et les autres éleveurs réclament surtout des études scientifiques pour évaluer précisément l’impact des antennes téléphoniques, des installations électriques et des éoliennes sur les animaux d’élevage. Toujours dans le rapport d’avril 2024, les experts n’en demandent pas davantage.
Après la découverte fortuite de 69 cadavres de volatiles dans le parc éolien du Gothard en juin 2021, un biologiste continue de mener l’enquête, mais l’exploitant s’y oppose.
Le bilan final de la découverte est de 86 oiseaux morts. Il est possible qu’il y en ait eu davantage.
Les problèmes liés à la protection des oiseaux sont bien plus importants que ne le prétendent les promoteurs.
Une étude approfondie a été menée du 26 juin au 31 août 2023, ciblant l’ensemble des exploitants agricoles de la France continentale localisés à moins de 2 kilomètres de toute antenne de télécommunication, infrastructure électrique ou turbine éolienne. Cette enquête a généré un total de 2483 réponses, parmi lesquelles 1015 étaient intégralement complétées, offrant ainsi une perspective inédite sur la condition des fermes affectées.
Les résultats de l’enquête mettent en lumière un pourcentage significatif de signalements de symptômes atypiques chez les animaux, particulièrement marqué dans les fermes se trouvant à moins de 2 kilomètres d’un point cible. Les données indiquent que 60% des vaches laitières, 34% des vaches allaitantes, 57% des porcs, 46% des petits ruminants et 31% des volailles sont concernés par ces perturbations.
Dans l’ensemble ce sont les élevages laitiers qui signalent le plus de perturbations, avec 26,21% des réponses. Un exploitant sur deux répondant à l’enquête et élevant des vaches laitières déclare des perturbations sur ses animaux.
L’enquête révèle par ailleurs un lien dans les réponses entre une caractéristique physique particulière du sol (présence de veines d’eau, de failles, de cavités, de gisements métallifères) et une manifestation électromagnétique.
Concernant les perturbations sur le cheptel, les éleveurs citent dans les commentaires : des troubles de comportements (évitement de certains endroits, agitation, peur…), d’autres signes cliniques (baisse de la performance et de la production, problèmes de reproduction, pertes d’appétit et de consommation d’eau, niveau de celles dans le lait) ou encore la mortalité d’animaux.
L’association Vent des Noues a missionné un photographe professionnel pour réaliser un carnet de photomontages contradictoires.
Nous vous invitons à prendre connaissance (en mode plein écran) des vues ci-dessous déclinées sous forme de vidéomontages pour appréhender un peu mieux ces implantations. Le photographe réalise les prises de vue selon la méthodologie précisée par le guide relatif à l’élaboration des études d’impact des projets de parcs éoliens édicté par le Ministère de l’Environnement. Ensuite , il projette les éoliennes grâce au logiciel WindFarm.
Cette présentation permet d’illustrer le projet éolien de Loge-Fougereuse (5 éoliennes autorisées) cumulé à celui de St Maurice des Noues (2 éoliennes autorisées).
Vidéomontage N°1 – Illustration du surplomb des éoliennes de Loge-Fougereuse sur le village de La Chapelle aux Lys
Ce village serait au contact du parc éolien. Son implantation dans une vallée l’expose particulièrement à toute implantation sur le plateau avoisinant. L’omniprésence des machines aggravée par un fort effet de surplomb changerait la nature des lieux. Une tension visuelle est perceptible. L’identité patrimoniale et paysagère est dégradée. Rappelons l’attrait touristique du village de La Chapelle aux Lys pour sa thématique « ciel étoilé », labelisé « Village Etoilé 4 étoiles »
Vidéomontage N°2 – Illustration du surplomb des éoliennes de Loge-Fougereuse sur le lotissement Rue Saint-Blaise à La Chapelle aux Lys
Ce point de vue dans un quartier résidentiel permet d’appréhender le parc éolien en zone habitée. Un effet de surplomb doublé d’une implantation pénalisante altèrerait le cadre de vie des riverains. Ce vidéomontage nous livre la cinétique indispensable pour bien mesurer l’impact visuel.
Vidéomontage N°3 – Illustration de la co-visibilité des éoliennes à la sortie du centre-bourg de St Maurice des Noues sur la D65
Cette image réalisée sur la D65, à la sortie du centre bourg de Saint-Maurice-des-Noues confirme l’émergence des machines. L’éolienne E5 serait pénalisante pour le château de la Goujonnerie et l’église de Loge-Fougereuse. Le territoire s’industrialise et change de nature. Cela altère son identité patrimoniale et paysagère.
Vidéo-montage N°4 – Illustration de la co-visibilité des éoliennes avec les Monuments Historiques classés (enceinte fortifiée, tour Mélusine et église) à Vouvant
Le village deVouvant arbore le label « Les plus beaux villages de France » et « Petite cité de caractère ». Par ailleurs, c’est un site millénaire unique en Vendée. Plusieurs édifices dont la tour Mélusine sont protégés au titre des Monuments Historiques. Ce point de vue remarquable au sommet de la tour nous livre une vision panoramique sur le bocage vendéen. Malgré l’éloignement, les parcs éoliens de Loge-Fougereuse et St Maurice des Noues seraient parfaitement visibles. Ils s’imposeraient fortement dans ce paysage bocager préservé. L’impact visuel est réel ; la cinétique du vidéomontage confirme le trouble visuel.
Au cœur du Tarn, un chantier éolien destiné au stockage temporaire d’éléments pour d’imposantes éoliennes fait face à des critiques acerbes. Les travaux ont été engagés sans autorisations environnementales. Une plainte a été déposée.
Situé en bordure de la départementale D22, au niveau de Guyor Haut, dans la commune du Bez (Tarn), difficile de ne pas apercevoir ce terrain arasé sur près de 5 000 m², avec des terrassements atteignant 6 mètres de hauteur, par plusieurs engins de chantier. Des travaux entrepris par l’opérateur éolien Valorem afin de stocker temporairement des éléments de 10 éoliennes de grande taille. Cependant, ce chantier pose un problème. Il a été effectué sans obtenir les autorisations environnementales nécessaires.
La preuve pour plusieurs associations environnementales opposées à ce projet que “les opérateurs éoliens se dispensent de respecter la loi”. L’ensemble de ces travaux ne semble pas correspondre aux caractéristiques du projet tel qu’il avait été présenté lors de l’enquête publique et approuvé par l’administration, ni avoir fait l’objet d’autorisations spécifiques.
Les travaux sont désormais arrêtés et une déclaration préalable a été déposée pour une éventuelle régularisation. Une réunion est d’ailleurs prévue entre l’entreprise à l’origine de ces travaux et les autorités dans les prochains jours sur les suites à donner, notamment la remise en état du site.
Installé dans une zone visée par un projet de parc éolien près de Compiègne, un radar ornithologique a compté plus de 380 000 oiseaux en moins de 3 mois. Les chasseurs alertent.
Alors qu’un projet d’installation d’un parc éolien entre les communes de Gournay-sur Aronde et d’Antheuil-Portes, près de Compiègne dans l’Oise, a été lancé depuis plusieurs mois, la fédération départementale des chasseurs entend lui faire barrage.
En janvier dernier, la Fédération avait décidé d’installer un radar ornithologique, un boitier capable de compter les oiseaux qui le survolent. Le but était de disposer d’une estimation sur le flux d’oiseaux, sur leurs altitudes et sur leurs directions de déplacement. Un équipement rare en France, d’une valeur estimée à 100 000€.
« Les résultats obtenus sont au-delà de ce que nous pensions », indique la fédération des chasseurs de l’Oise ce mardi 4 juillet 2023, alors que l’étude s’est terminée fin mars 2023.
« Elle a en effet mis en évidence le passage, en l’espace de deux mois et demi, de 381 665 oiseaux par kilomètre de front. 35% de ces oiseaux ont emprunté des hauteurs comprises entre la garde du sol et le sommet des pâles d’éoliennes retenues pour ce projet », indique la fédération.
« On note également que le flux très important d’oiseaux s’est dirigé majoritairement vers le nord et le nord-est, c’est-à-dire en plein dans la zone d’implantation potentielle du parc éolien ‘L’Aronde des vents’ », ajoutent les chasseurs, largement opposés au projet de création de 6 éoliennes.
La fédération des chasseurs interpelle les autorités compétentes et « demande de ne pas autoriser la création de ce parc éolien ».
Contre l’avis de la population, du conseil municipal de Saint-Maurice-des-Noues, du conseil communautaire, du PLUI-h en cours au Pays de La Châtaigneraie, de la commission d’enquête publique, Monsieur le préfet a autorisé IEL à exploiter une centrale éolienne à Saint-Maurice-des-Noues.
La cour administrative d’appel de Bordeaux a confirmé, dans un arrêt du 30 mai 2023, le rejet d’un projet de parc éolien sur les communes de Saint-Varent et Saint-Généroux dans les Deux-Sèvres.
Cette nouvelle installation de dix éoliennes aurait entraîné un « phénomène de saturation visuelle » pour les habitants de ces communes déjà bien encerclés par les éoliennes, estime la cour.
Un total de 83 éoliennes sont en effet construites, autorisées ou en cours d’instruction dans un périmètre de vingt kilomètres autour de ces deux communes.
En raison de ce phénomène de saturation visuelle, la cour « juge que le préfet a pu fonder son refus sur l’atteinte portée à la commodité du voisinage » et rejette ainsi la demande d’annulation de l’arrêté préfectoral.