Les chiffres de RTE sont sortis… Le taux de charge de l’éolien est le plus bas depuis 10 ans.

1. En 2022, la production et la consommation d’électricité ont baissé.

– La production totale d’électricité se situe à son plus bas niveau depuis 1992, en raison de la faible production nucléaire et hydraulique.
– Pour la première fois depuis 1980, la France se trouve importatrice nette d’électricité.
– La part d’électricité décarbonée a diminué (87% vs 91% sur la période 2014-2021)

2. Répartition par filières :

Nucléaire
Avec 279 TWh (63% de la production totale), la production nucléaire présente un recul de 30% par rapport à la moyenne des vingt dernières années (361 TWh en 2021)

Fossiles
A puissance installée identique, la production d’origine fossile passe de 39 à 49 TWh.
La production des centrales à gaz est passée de 33 à 44 TWh pour un parc installé de 13 GW.
Le gaz est ainsi a troisième source de production.

Hydraulique
La production hydraulique a atteint son plus bas niveau depuis 1976, du fait des conditions climatiques particulièrement chaudes et sèches : Avec 49,7 TWh, elle est en recul de 20% par rapport à la moyenne 2014-2019.

Solaire
Le développement solaire se maintient (+ 2,6 GW) et la production augmente (31% par rapport à 2021)

Eolien

 RTE indique notamment : « La production éolienne poursuit sa progression malgré une année 2022 particulièrement peu venteuse (facteur de charge de 21,6%, au plus bas depuis 10 ans).

Puissance installée, production et facteur de charge de l’éolien, de 2019 à 2022

– Depuis 2019 la puissance installée a augmenté de 4 GW mais la production, elle, n’a augmenté que de 4 TWh, se retrouvant ainsi inférieure à celle de 2020.

– En 2021 les éoliennes ont produit 3 TWh de moins qu’en 2020, avec 1 GW supplémentaire.

En 2022 les éoliennes ont produit 2 TWh de moins qu’en 2020, avec 3 GW supplémentaires,

– Si en pourcentage la production 2022 est supérieure à celle de 2021, c’est principalement parce que la part du nucléaire a considérablement baissé.

– Cette inefficacité de l’éolien industriel est révélée par un facteur de charge en constante baisse, étant en 2022 le plus bas depuis 10 ans (21,6%), alors même que la puissance installée augmente chaque année.

Cela indique, s’il en est besoin que sans vent, point d’électricité éolienne et que la notion de « foisonnement » n’est qu’un élément de langage parmi d’autres.

L’Allemagne reporte sa sortie du nucléaire au 15 avril 2023

Le chancelier Olaf Scholz a tranché en ce sens le 17 octobre – a indiqué l’AFP –, confirmant ainsi les mesures envisagées en septembre. Le pays devait sortir du nucléaire le 31 décembre 2022. Mais les risques d’approvisionnement liés à la guerre en Ukraine et aux coupures de gaz russe changent la donne.
Les trois centrales nucléaires restantes verront leur durée de vie prolongée de quelques mois, jusqu’au 15 avril. Au sein de la coalition, les Verts auraient voulu ne maintenir que deux des trois centrales en activité jusqu’au printemps. Les Libéraux (FDP) réclamaient une prolongation jusqu’en 2024.

Electricity Map 18 octobre 2022 8h

Berlin a déjà réactivé des centrales au charbon pour absorber les pics de consommation hivernaux.


Chiffres clés des énergies renouvelables Edition 2022 (Septembre 2022) – Ministère de la Transition Energétique

La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie stagne en 2021.

Elle s’établit à 19,3 % en 2021 contre 19,1 % en 2020, selon un récapitulatif publié par le ministère de la Transition énergétique le 14 septembre. Cette légère progression fait partie des plus faibles depuis que la part des renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie augmente depuis 2005 (voir ce graphique issu du rapport).

RTE, froid, éolien, CO2 et tarif

RTE a demandé a réduire la consommation électrique de 7h à 10h, en raison d’un pic de consommation attendu et réalisé à 8h45. (température moyenne -1,5°C sur la France)

Que donnent les chiffres ?

éCO2mix 4 avril 2022 8h45
electricityMap 4 avril 2022 9h

Au moment du pic, nucléaire 51%, hydraulique 24%, gaz 12%, éolien 7%, solaire 3%, pour un équivalent carbone de 93g.
Nous avons importé 4,3% (soit 2,82 GW sur une consommation totale de 64,3 GW ) d’électricité d’Allemagne, équivalent carbone 212g.
Le tarif de l’électricité était de 2987,78 €/MWh (graphique gris).

RTE 2021 – Plus d’éoliennes et pourtant…moins d’électricité !

RTE nous rappelle que la production éolienne est dépendante du vent….

Le facteur de charge 2021 est de 23%, soit moins de 1 jour sur 4 en moyenne, ce qui  a imposé le recours aux productions fossiles (gaz et charbon).

Dixit RTE : « Par rapport aux années précédentes, 2021 a été marquée par un recours plus fréquent aux centrales à charbon, effectué au détriment de celles à gaz. Ce phénomène (…) s’est directement traduit par une augmentation de 10 % des émissions de gaz à effet de serre associées à la production électrique par rapport à 2020 (…)
https://www.rte-france.com/actualites/bilan-electrique-2021

Commentaires de RTE

Des conditions de vent défavorables au cours de l’année 2021 se sont traduites par un recul de la production éolienne de 7 % par rapport à 2020.
La croissance du parc au cours de l’année n’a pas suffi à compenser la moindre disponibilité de l’énergie éolienne.

Le facteur de charge éolien moyen s’est établi à 22,6 % en 2021. Il est en baisse par rapport à 2020 (il avait atteint alors à 26,3 %).
Ceci illustre la forte variabilité du facteur de charge de l’éolien terrestre d’une année sur l’autre en fonction des conditions météorologiques.
En effet, si l’évolution du facteur de charge dépend à terme des caractéristiques des nouvelles installations (situation géographique, technologie), la variabilité d’une année sur l’autre s’explique au premier ordre par les conditions météorologiques.

Le développement du parc éolien se poursuit, avec un rythme légèrement au-dessus de la tendance observée sur ces dernières années : 1,2 GW ont été mis en service en 2021 (+7 % par rapport à 2020).
Avec un parc terrestre installé de 18,8 GW à fin 2021, il serait nécessaire de mettre en service au moins +2,6 GW/an sur les deux prochaines années afin de tenir l’objectif de la PPE de 24,1 GW d’éolien terrestre en 2023, soit plus du double de la trajectoire actuelle.
Le taux d’atteinte de cet objectif à fin 2021 est de 78 %.

La production d’origine fossile est issue  à 85 % du gaz, 10 % du charbon et 5 % du fioul.
Par rapport aux années précédentes, 2021 a été marquée par un recours plus fréquent aux centrales à charbon, effectué au détriment de celles à gaz.
Ce phénomène s’explique par l’inversion de ces moyens de production dans l’ordre de préséance économique et s’est directement traduit par une augmentation de 10 % des émissions de gaz à effet de serre associées à la production électrique par rapport à 2020, pour un total de 18,8 MtCO2e.

France : production électrique bas carbone à 92% en 2021

La production d’électricité en France a été assurée l’an dernier à plus de 92% par des sources n’émettant pas de gaz à effet de serre, selon le bilan annuel publié vendredi par RTE, le gestionnaire du réseau électrique.

L’intensité carbone du bouquet électrique français est ainsi l’une des plus faibles au monde (36 g CO2/kWh, six fois moins que la moyenne européenne).

Principale source de production, l’atome, a fourni 361 TWh (69% de l’électricité française).
La production nucléaire est repartie à la hausse (+8 % par rapport à 2020, mais 5% en deçà des niveaux de 2019), malgré une faible disponibilité du parc en fin d’année.

L’année 2021 a aussi vu un développement inédit des capacités solaires (près de 2,7 GW supplémentaires, soit trois fois le rythme moyen des dernières années).

Pour autant, la production renouvelable totale a marqué une baisse en 2021 liée à des conditions météorologiques défavorables pour l’éolien (36,8 TWh, -7%) et l’hydraulique(62,5 TWh, -5%).

France: production électrique bas carbone à 92% en 2021 (lemondedelenergie.com)

Analyse de la production 2020 RTE par l’association

Dans son Bilan électrique 2020 publié le 3 mars 2021, RTE indique notamment que la production d’électricité d’origine éolienne représente 7,9% de la production totale d’électricité contre 6,3 % en 2019.
https://assets.rte-france.com/prod/public/2021-03/Bilan%20electrique%202020_0.pdf

Décryptage

1 – Sur la forme

Avec sa technique de communication habituelle, RTE annonce que la production éolienne 2020 a progressé de 17,3% par rapport à 2019. Cela n’est pas faux (40 TWh en 2020 vs 34 TWh en 2019) mais partiel.
En effet, au delà de cette donnée présentée sous un jour exagérément favorable au secteur, il est possible de voir une autre réalité :
Considérant (plus logiquement sinon plus honnêtement) cette augmentation par rapport à la production totale d’électricité, elle n’est alors que de 1,6% (7.9% en 2020 vs 6,3% en 2019).

Poursuivant dans son registre discutable, RTE indique notamment que la production éolienne 2020 a atteint son maximum (« record historique ») « le lundi 10 février 2020 à 18h avec une puissance de 13409MW, ce qui correspond à un facteur de charge de 72,5%. »
Puis que « le minimum a été atteint le 24 avril 2020 à 11h avec une puissance de 124 MW »… sans alors préciser le facteur de charge, lequel doit être inférieur à 1%…

Sur l’année, le facteur de charge moyen mensuel serait de 26,35% en 2020 (+7%), ce qui indique que les éoliennes ont produit au maximum de leur capacité pendant 26% du temps.
La production d’électricité a donc été dépendante des autres sources pendant les 74% restants…

2 – Sur le fond

Sur le fond, cette légère augmentation de la production éolienne est à placer dans un contexte exceptionnel, notamment du fait de la pandémie de Covid-19.

En effet, outre cette augmentation effective de la capacité éolienne de 1104 MW (remplacement des plus anciennes et/ou ajout de plus puissantes), elle s’explique par :

  • une baisse de la production globale d’électricité de 7 % par rapport à 2019, « au plus bas depuis vingt ans » dixit RTE.
  • une baisse de la production nucléaire de 11,6%  conséquence
  • d’une part de l’arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim le 29 juin,
  • d’autre part de la mise à l’arrêt prolongé des centrales en maintenance du fait des perturbations occasionnées par la Covid-19 (que RTE estime à 34 TWh)
  •  une  baisse de la consommation d’électricité de 3,5% en rapport avec le ralentissement de l’activité économique ;
  • des conditions climatiques favorables à l’hydraulique, l’éolien et le solaire (contrairement à 2019)

Il convient également de noter :

  • L’écrasante majorité de la production électrique nucléaire : 67%, cela malgré la fermeture de la centrale de Fessenheim et « la crise du Covid-19 ayant entraîné des conséquences importantes sur le système électrique » (sic)  comme le souligne RTE
  • Une augmentation de la production hydraulique de 8,4% : 13% (d’électricité réellement « renouvelable » contrairement à l’éolien et au solaire)
  • Une légère augmentation de La production solaire de 2,3%  favorisée par un taux d’ensoleillement important : 12,6TWh.

En outre, le solde export/import (43 TW)  reste supérieur à la production éolienne (39,7TWh)

Notons enfin que, contrairement à la doxa selon laquelle le développement éolien serait fortement créateur d’emplois, RTE indique dans ce rapport que « Avec une exploitation nécessitant moins de personnel que d’autres filières, la production des centrales éoliennes a été peu impactée par la crise sanitaire »…

Conclusion

L’augmentation de la capacité éolienne de 1104 MW en 2020, avec environ 10.000 éoliennes, ne contribue qu’à la hauteur de moins de 8% du total de l’électricité produite.
De plus, ce pourcentage est à relativiser dans la mesure où la production d’électricité d’origine nucléaire a elle-même diminué de 11%, cette diminution étant sans rapport avec l’augmentation de la capacité « renouvelable ».
Tout est relatif…