Bilan électrique RTE 2023

Le bilan électrique RTE 2023 est paru.
https://www.rte-france.com/actualites/bilan-electrique-france-2023-nouvel-equilibre-systeme-electrique

Retrouvez ci-dessous l’analyse complète faite par l’association de ce bilan.

En résumé :

Le rythme d’installation de l’éolien terrestre a ralenti par rapport au rythme moyen de développement de ces dernières années.
En mer, la production 2023 est de 1,9 TWh contre 0,6 TWh en 2022 

Avec une augmentation de la puissance installée passant de 21 GW (terrestres) à 24 GW, (dont 23 terrestres), la production passe de 38 TWh à 51 TWh (dont 49 terrestres)

La part de l’éolien 

  • est limitée à 10% de l’ensemble de la production ;
  • son facteur de charge est de 25,5% (21,6% en 2022) soit du niveau de 2019 et 2020 ;
  • correspond en volume à la quantité exportée.

L’électricité en climat de canicule

Il est temps de faire le bilan de l’été électrique. Comment la consommation et la production d’électricité ont-elles résisté au quatrième été le plus chaud depuis le début des relevés thermométriques et à ces vagues de chaleur ?

  1. Demande en baisse satisfaite : Malgré la chaleur et la sécheresse, la demande d’électricité a diminué par rapport à l’année précédente. Les consommateurs cherchent à économiser en raison des prix élevés. La production électrique a largement dépassé la demande tout au long de l’été, avec des excédents exportés vers d’autres pays européens.
  2. Production très bas-carbone : Le système électrique français a maintenu une production très bas-carbone tout au long de l’été, avec une part de 93,4% en juillet et 93,6% en août provenant du nucléaire, de l’hydraulique, de l’éolien et du solaire. Cela s’aligne sur les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre du GIEC.
  3. Un éolien toujours aussi erratique : La production éolienne, bien que significative avec plus de 21 300 MW installés, a montré des variations importantes. Ces évolutions brutales n’ont aucun rapport avec celles de la demande intérieure ou extérieure et obligent à des sollicitations des moyens pilotables – réacteurs nucléaires, hydraulique de lacs et de stations de pompage, centrales thermiques à gaz – pour les compenser.
    En juillet, elle a atteint un facteur de charge d’environ 20%.
    En août, le facteur de charge est tombé à 17,2%.  Il s’explique par une longue période, du 7 au 24 août durant laquelle la production oscille autour de 2 000 MW, à peine 10% de la capacité installée.

Le travail des commissaires enquêteurs remis en cause par la préfecture de Vendée lors de la CDNPS de Saint Maurice des Noues ?

Lors de la Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites de la Vendée du 4 mai 2023, la question suivante est posée :
« Quel poids a l’enquête publique dans le déroulement de la procédure ainsi qu’un avis défavorable du commissaire enquêteur ? »

Dans sa réponse, M. LE BRUN, sous-préfet, secrétaire général adjoint de la préfecture de la Vendée, notemment en charge de l’application de la loi APER (Accélération de la Production d’Energies Renouvelables), semble remettre en cause le travail et les conclusions des 3 commissaires enquêteurs :

« M. LE BRUN indique qu’il s’agit d’une étape importante mais qu’elle est tributaire de la qualité de l’enquête (suit-elle la pression locale ? Va-t-elle assez loin ? Prend-elle ses responsabilités ?) La procédure peut être viciée si l’avis résultant de l’enquête publique est insuffisamment motivé. En tout état de cause, l’avis défavorable de l’enquête publique ne lie pas l’État ni la collectivité ».

  • M. LE BRUN, de par ses fonctions, est-il légitime à présider cette commission ?
  • M. LE BRUN a-t-il étudié l’ensemble des documents présentés à l’enquête publique comme l’ont fait les commissaires-enquêteurs ?
  • M. LE BRUN aurait-il tenu le même discours si les commissaires enquêteurs avaient émis un avis favorable ?

Les chiffres de RTE sont sortis… Le taux de charge de l’éolien est le plus bas depuis 10 ans.

1. En 2022, la production et la consommation d’électricité ont baissé.

– La production totale d’électricité se situe à son plus bas niveau depuis 1992, en raison de la faible production nucléaire et hydraulique.
– Pour la première fois depuis 1980, la France se trouve importatrice nette d’électricité.
– La part d’électricité décarbonée a diminué (87% vs 91% sur la période 2014-2021)

2. Répartition par filières :

Nucléaire
Avec 279 TWh (63% de la production totale), la production nucléaire présente un recul de 30% par rapport à la moyenne des vingt dernières années (361 TWh en 2021)

Fossiles
A puissance installée identique, la production d’origine fossile passe de 39 à 49 TWh.
La production des centrales à gaz est passée de 33 à 44 TWh pour un parc installé de 13 GW.
Le gaz est ainsi a troisième source de production.

Hydraulique
La production hydraulique a atteint son plus bas niveau depuis 1976, du fait des conditions climatiques particulièrement chaudes et sèches : Avec 49,7 TWh, elle est en recul de 20% par rapport à la moyenne 2014-2019.

Solaire
Le développement solaire se maintient (+ 2,6 GW) et la production augmente (31% par rapport à 2021)

Eolien

 RTE indique notamment : « La production éolienne poursuit sa progression malgré une année 2022 particulièrement peu venteuse (facteur de charge de 21,6%, au plus bas depuis 10 ans).

Puissance installée, production et facteur de charge de l’éolien, de 2019 à 2022

– Depuis 2019 la puissance installée a augmenté de 4 GW mais la production, elle, n’a augmenté que de 4 TWh, se retrouvant ainsi inférieure à celle de 2020.

– En 2021 les éoliennes ont produit 3 TWh de moins qu’en 2020, avec 1 GW supplémentaire.

En 2022 les éoliennes ont produit 2 TWh de moins qu’en 2020, avec 3 GW supplémentaires,

– Si en pourcentage la production 2022 est supérieure à celle de 2021, c’est principalement parce que la part du nucléaire a considérablement baissé.

– Cette inefficacité de l’éolien industriel est révélée par un facteur de charge en constante baisse, étant en 2022 le plus bas depuis 10 ans (21,6%), alors même que la puissance installée augmente chaque année.

Cela indique, s’il en est besoin que sans vent, point d’électricité éolienne et que la notion de « foisonnement » n’est qu’un élément de langage parmi d’autres.

Chiffres clés des énergies renouvelables Edition 2022 (Septembre 2022) – Ministère de la Transition Energétique

La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie stagne en 2021.

Elle s’établit à 19,3 % en 2021 contre 19,1 % en 2020, selon un récapitulatif publié par le ministère de la Transition énergétique le 14 septembre. Cette légère progression fait partie des plus faibles depuis que la part des renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie augmente depuis 2005 (voir ce graphique issu du rapport).

RTE, froid, éolien, CO2 et tarif

RTE a demandé a réduire la consommation électrique de 7h à 10h, en raison d’un pic de consommation attendu et réalisé à 8h45. (température moyenne -1,5°C sur la France)

Que donnent les chiffres ?

éCO2mix 4 avril 2022 8h45
electricityMap 4 avril 2022 9h

Au moment du pic, nucléaire 51%, hydraulique 24%, gaz 12%, éolien 7%, solaire 3%, pour un équivalent carbone de 93g.
Nous avons importé 4,3% (soit 2,82 GW sur une consommation totale de 64,3 GW ) d’électricité d’Allemagne, équivalent carbone 212g.
Le tarif de l’électricité était de 2987,78 €/MWh (graphique gris).

RTE 2021 – Plus d’éoliennes et pourtant…moins d’électricité !

RTE nous rappelle que la production éolienne est dépendante du vent….

Le facteur de charge 2021 est de 23%, soit moins de 1 jour sur 4 en moyenne, ce qui  a imposé le recours aux productions fossiles (gaz et charbon).

Dixit RTE : « Par rapport aux années précédentes, 2021 a été marquée par un recours plus fréquent aux centrales à charbon, effectué au détriment de celles à gaz. Ce phénomène (…) s’est directement traduit par une augmentation de 10 % des émissions de gaz à effet de serre associées à la production électrique par rapport à 2020 (…)
https://www.rte-france.com/actualites/bilan-electrique-2021

Commentaires de RTE

Des conditions de vent défavorables au cours de l’année 2021 se sont traduites par un recul de la production éolienne de 7 % par rapport à 2020.
La croissance du parc au cours de l’année n’a pas suffi à compenser la moindre disponibilité de l’énergie éolienne.

Le facteur de charge éolien moyen s’est établi à 22,6 % en 2021. Il est en baisse par rapport à 2020 (il avait atteint alors à 26,3 %).
Ceci illustre la forte variabilité du facteur de charge de l’éolien terrestre d’une année sur l’autre en fonction des conditions météorologiques.
En effet, si l’évolution du facteur de charge dépend à terme des caractéristiques des nouvelles installations (situation géographique, technologie), la variabilité d’une année sur l’autre s’explique au premier ordre par les conditions météorologiques.

Le développement du parc éolien se poursuit, avec un rythme légèrement au-dessus de la tendance observée sur ces dernières années : 1,2 GW ont été mis en service en 2021 (+7 % par rapport à 2020).
Avec un parc terrestre installé de 18,8 GW à fin 2021, il serait nécessaire de mettre en service au moins +2,6 GW/an sur les deux prochaines années afin de tenir l’objectif de la PPE de 24,1 GW d’éolien terrestre en 2023, soit plus du double de la trajectoire actuelle.
Le taux d’atteinte de cet objectif à fin 2021 est de 78 %.

La production d’origine fossile est issue  à 85 % du gaz, 10 % du charbon et 5 % du fioul.
Par rapport aux années précédentes, 2021 a été marquée par un recours plus fréquent aux centrales à charbon, effectué au détriment de celles à gaz.
Ce phénomène s’explique par l’inversion de ces moyens de production dans l’ordre de préséance économique et s’est directement traduit par une augmentation de 10 % des émissions de gaz à effet de serre associées à la production électrique par rapport à 2020, pour un total de 18,8 MtCO2e.

Projet éolien à Cheffois

CONSEIL MUNICIPAL DU MARDI 10 NOVEMBRE 2020

Projet sur les énergies renouvelables

La protection de l’environnement est un axe fort de la politique nationale et des engagements de la commune de Cheffois.
Dans ce contexte, la commune de Cheffois a déjà lancé des actions pour agir dans ce sens : passage de l’éclairage public en éclairage LED, gestion de la consommation des énergies dans les bâtiments publics …
Mais l’engagement ne s’arrête pas là, c’est pourquoi le conseil municipal a été sollicité sur la faisabilité de projet, tels que :
– La pose d’ombrières de parking à toit photovoltaïque ;
– Couverture photovoltaïque de bâtiments communaux ;
– L’implantation d’éoliennes.
Le conseil municipal, réuni ce 10 novembre, autorise à l’unanimité ces sociétés à lancer leurs études de faisabilité sur notre commune.
Ces études sont à titre informatif et n’engagent en rien. Il est seulement de notre devoir d’être en cohérence entre notre volonté d’avoir une planète plus verte et nos modes de production d’énergie.

le petit journal de Cheffois n°73 Novembre 2020

Notre analyse

« Ces études sont à titre informatif et n’engagent en rien. »

le petit journal de Cheffois n°73 Novembre 2020

Cette information n’est pas tout à fait complète et de ce fait un peu biaisée car dans le cadre d’un projet éolien (construction classée ICPE), lorsque l’accord d’étude de faisabilité est donné par la commune, la décision d’implantation ou non d’éoliennes échappe à la commune au profit du préfet qui est le seul décideur par un arrêté d’autorisation environnemental ou un arrêté de rejet d’autorisation environnemental.
Cette décision fait suite à l’instruction du dossier dans les services section ICPE – Pôle environnement de la préfecture et de la DREAL.
L’avis de la commune d’implantation du projet et de celles des communes situées dans un rayon de 6 km (ex : carte dossier Saint Maurice des Noues) est simplement un avis consultatif au même titre que l’avis des habitants au moment de l’enquête publique.

Rayon 6km éoliennes

L’éolien industriel en France en 2021 « Version courte »

Depuis une dizaine d’années, le développement de l’éolien industriel va crescendo, parallèlement à celui du solaire photovoltaïque, dans la dynamique des énergies dites « renouvelables », ou « vertes », non sans problèmes, contradictions, ambiguïtés et confusion.

De nombreux inconvénients associés à l’industrie éolienne ont été signalés depuis longtemps, en particulier par des députés, des sénateurs, la Cour des comptes, la Commission de régulation de l’énergie (CRE), l’Office français de lutte contre la corruption et l’Académie de Médecine.

Il serait possible de considérer que ces « inconvénients » sont le prix à payer, pour atteindre les objectifs de la loi « relative à la transition énergétique pour la croissance verte » du 18 août 2015, soit notamment « réduire les émissions de gaz à effet de serre » et « porter la part du nucléaire à 50 %.

Cependant, les faits démontrent que l’éolien industriel (et avec lui le solaire photovoltaïque) ne permettra pas d’atteindre ces objectifs.

D’une part, car la production de gaz à effet de serre liée à la production d’électricité n’est pas significative en France : les leviers d’actions sur cette problématique se trouvent principalement sur la consommation de pétrole (transports, logements et pratiques agricoles).
D’autre part compte tenu de trois caractéristiques fondamentales qu’aucune technologie fiable ne peut compenser : l’électricité ne se stocke pas, sa production est intermittente et elle n’est pas pilotable ; elle nécessite donc le recours régulier et fréquent aux autres modes de production.

Les données publiées par RTE démontrent clairement que (1) :

  • En 2020, les 10 000 éoliennes (environ) installées n’ont produit que 7,9 % d’électricité (6,3 % avec 8000 éoliennes en 2019)
  • Les 15 000 éoliennes prévues dans le futur parc éolien de 2028 (dans le cadre de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie -PPE-) ne produiront que 15 % d’électricité.

Cela s’explique par le « facteur de charge »  (2) qui n’est que de 26 % (2020)
Ces données indiquent que 55 000 éoliennes de 3 mégawatts (MW) seraient nécessaires pour produire l’équivalent de ce que permet le parc nucléaire ; et que les Français devraient accepter de ne disposer d’électricité qu’un jour sur cinq en moyenne…

  • En 2020, EDF a vendu, souvent à perte, plus d’électricité aux pays interconnectés que n’en a produite la filière éolienne. EDF est dans l’obligation d’acheter l’électricité « éolienne » au prix de 7 à 8 centimes d’euros le kWh (lorsque, dans un même temps, elle est dans l’obligation de vendre le quart des sa production à ses propres concurrents au prix de 4,5 centimes d’euros le kWh du fait de dispositions européennes relatives aux règles de concurrence).

Malgré ces piètres résultats, le gouvernement continue sur la lancée de ses prédécesseurs l’application de la loi de 2015, avec la mise en place de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) engagée par le décret du 21 avril 2020 prolongeant et amplifiant ainsi les nombreux inconvénients liés à cette industrie, et rappelés à maintes reprises dans l’indifférence quasi générale.

1 / « Nuisances de voisinage » : Bruit, infrasons (sons inaudibles par l’oreille humaine), effet stroboscopique (alternance lumière/ombre) et clignotements rouges la nuit et blancs le jour, à l’origine du « syndrome éolien » reconnu par l’Académie de Médecine. Des dommages sur des animaux sont également constatés (élevages bovins en particulier)…

2/ Aspect écologique : Soulignons le gigantisme de ces éoliennes qui mesurent maintenant de 165 mètres (soit la moitié de la Tour Eiffel) à 200 mètres (soit la hauteur de la Tour Montparnasse), voire plus.
Seuls quelques éléments (nacelle, pales) sont fabriqués en France, comme l’a souligné la Cour des comptes dans son rapport de 2018.

  • Leur conception, leur construction, leur installation, puis les conditions de leur démantèlement ne sont en rien « écologiques ».
  • L’impact sur les oiseaux et les chauves-souris est démontré.
  • L’importante emprise au sol conduit à la destruction de terres agricoles, lesquelles seront à jamais encombrées par les restes des fondations après les démantèlements.
  • La destruction des paysages et de l’environnement est patente : Tout est dit ou presque par la ministre de l’environnement elle-même, le 18 février 2020 : « (…) Il y a des emplacements de parcs éoliens en covisibilité avec des monuments historiques. (…) On a des territoires dans lesquels on a une dispersion de petits parcs de taille et de forme variables qui donnent une saturation visuelle, voire une situation d’encerclement autour de certains bourgs qui est absolument insupportable ».

Cela avec de graves conséquences :
Sur le patrimoine écologique, touristique et culturel.
Sur la valeur immobilière des propriétés voisines comme l’indique l’Administration fiscale.

3/ Aspect économique et financier.
La Cour des Comptes a écrit : « L’évaluation de la politique de soutien financier apporté par l’État aux éoliennes aboutit à un constat d’échec. Le soutien mis en œuvre depuis 2001 est onéreux, déséquilibré, peu efficace (…) ».
En effet :
– Le coût du développement éolien s’élèverait en 2028 à 90 milliards d’euros, pour 15 % d’électricité seulement.
– Les promoteurs de l’éolien bénéficient de nombreux abattements et exonérations sur les taxes appliquées aux autres industries.

4/ Aspect juridique par un ensemble de dérogations ciselées sur mesure.

  • Santé et troubles de voisinage :
    Non-respect du principe de précaution qui a pourtant valeur constitutionnelle (non prise en compte des recommandations de l’Académie de médecine relatives aux distances entre les parcs éoliens et les habitations)
    Dérogation au code de la santé publique en ce qui concerne le seuil d’infraction sonore, avec dispense de la mesure et de la limitation des bruits de basse fréquence (dits « infra sons »)
  • Environnement : Dérogation aux principes et aux règles de préservation des espaces naturels, ainsi qu’à l’interdiction de détruire ou de déranger des d’espèces animales protégées.
  • Droits de recours administratifs :
    Dérogation au principe de double degré de juridiction. Depuis fin 2018, le contentieux est jugé en premier et dernier ressort par les cours administratives d’appel (CAA), les tribunaux administratifs n’étant plus compétents, ce qui revient à supprimer la possibilité d’appel.
    En ce qui concerne l’éolien en mer, un projet de loi prévoit que le Conseil d’Etat serait compétent en premier et dernier ressort.
    Limitation des possibilités de stratégie des plaignants par la « Cristallisation des moyens » (entendre « arguments ») lesquels doivent être déposés devant la CAA en bloc et en une seule fois.
  • Caractère « léonin » des baux emphytéotiques.
    L’exploitant locataire a la jouissance du terrain quasiment comme s’il en était le propriétaire et ce dernier peut par ailleurs se retrouver avec la charge du démantèlement à la fin du contrat (20 ans).

Notons toutefois que, début 2021, des juridictions Judicaires et Administratives ont condamné des promoteurs éoliens :
– En février, le tribunal d’instance de Montpelliers a ordonné le démantèlement d’un parc de sept éoliennes situé à Lunas (Hérault) pour des enjeux de biodiversité (espèces protégées et site remarquable).
En mars,
– la cour d’appel de Versailles
a condamné sept sociétés éoliennes pour la destruction de faucons crécerellettes sur des parcs éoliens du causse d’Aumelas (Montpellier) ;
– le Conseil d’État a annulé un projet d’implantation de six éoliennes près de Mirambeau (Charente-Maritime), compte tenu de leur effet visuel sur les monuments historiques et de leur impact sur la migration des oiseaux ;
–  la Cour administrative d’appel de Marseille a jugé que les vingt-deux éoliennes récemment installées sur les contreforts de la Montagne Sainte-Victoire (Bouches-du-Rhône) sont illégales, car mises en place sans autorisation environnementale, étude d’impact et d’enquête publique.

Conclusion et Perspectives

Une industrie en elle-même pas « écologique » du tout, avec notamment d’importants impacts négatifs sur l’environnement à toutes les étapes du cycle de vie des parcs éoliens et, en France en particulier, un effet très relatif sur le plan de la réduction des gaz à effet de serre : Aberration écologique !

Une énergie intermittente et non pilotable, nécessitant le recours régulier aux autres modes de production et s’y ajoutant, sans remplacer le nucléaire civil lequel, via « l’option hydrogène », en sortira au contraire renforcé à terme : Aberration énergétique !

Un système qui ne peut fonctionner que très largement subventionné, avec un engagement de sommes énormes au regard de la production elle-même très modeste, et de surcroît entre les mains de grandes entreprises du secteur pétrochimique et énergétique, ainsi que de grands groupes financiers y compris étrangers : Aberration économique et financière !

Des dérogations exorbitantes à d’importants dispositifs juridiques protecteurs de la santé humaine, de l’environnement et des droits du citoyen : Aberration juridique !

Tout cela pour moins de 8 % d’électricité avec environ 10 000 éoliennes fin 2020 et, avec 15 000, 15 % seulement en 2028.

Le cumul des inconvénients et des coûts au regard des résultats obtenus et envisageables à moyens et longs termes ne plaide pas en faveur du déploiement en cours.

Un moratoire qui permettrait un bilan objectif et exhaustif a été demandé à plusieurs reprises au(x) gouvernement(s) par des parlementaires, sans succès jusque-là.

En l’état actuel du développement de l’éolien industriel en France, en Europe et dans le monde, il serait temps en effet de faire le point et d’engager un vrai débat démocratique autour de la question : « quel monde pour demain ? »

Les citoyens s’opposant à l’éolien industriel appellent de leurs vœux une démarche ouverte, collective et démocratique.

Explications, détails, nuances et sources dans le « version longue », à nous demander.

Analyse de la production 2020 RTE par l’association

Dans son Bilan électrique 2020 publié le 3 mars 2021, RTE indique notamment que la production d’électricité d’origine éolienne représente 7,9% de la production totale d’électricité contre 6,3 % en 2019.
https://assets.rte-france.com/prod/public/2021-03/Bilan%20electrique%202020_0.pdf

Décryptage

1 – Sur la forme

Avec sa technique de communication habituelle, RTE annonce que la production éolienne 2020 a progressé de 17,3% par rapport à 2019. Cela n’est pas faux (40 TWh en 2020 vs 34 TWh en 2019) mais partiel.
En effet, au delà de cette donnée présentée sous un jour exagérément favorable au secteur, il est possible de voir une autre réalité :
Considérant (plus logiquement sinon plus honnêtement) cette augmentation par rapport à la production totale d’électricité, elle n’est alors que de 1,6% (7.9% en 2020 vs 6,3% en 2019).

Poursuivant dans son registre discutable, RTE indique notamment que la production éolienne 2020 a atteint son maximum (« record historique ») « le lundi 10 février 2020 à 18h avec une puissance de 13409MW, ce qui correspond à un facteur de charge de 72,5%. »
Puis que « le minimum a été atteint le 24 avril 2020 à 11h avec une puissance de 124 MW »… sans alors préciser le facteur de charge, lequel doit être inférieur à 1%…

Sur l’année, le facteur de charge moyen mensuel serait de 26,35% en 2020 (+7%), ce qui indique que les éoliennes ont produit au maximum de leur capacité pendant 26% du temps.
La production d’électricité a donc été dépendante des autres sources pendant les 74% restants…

2 – Sur le fond

Sur le fond, cette légère augmentation de la production éolienne est à placer dans un contexte exceptionnel, notamment du fait de la pandémie de Covid-19.

En effet, outre cette augmentation effective de la capacité éolienne de 1104 MW (remplacement des plus anciennes et/ou ajout de plus puissantes), elle s’explique par :

  • une baisse de la production globale d’électricité de 7 % par rapport à 2019, « au plus bas depuis vingt ans » dixit RTE.
  • une baisse de la production nucléaire de 11,6%  conséquence
  • d’une part de l’arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim le 29 juin,
  • d’autre part de la mise à l’arrêt prolongé des centrales en maintenance du fait des perturbations occasionnées par la Covid-19 (que RTE estime à 34 TWh)
  •  une  baisse de la consommation d’électricité de 3,5% en rapport avec le ralentissement de l’activité économique ;
  • des conditions climatiques favorables à l’hydraulique, l’éolien et le solaire (contrairement à 2019)

Il convient également de noter :

  • L’écrasante majorité de la production électrique nucléaire : 67%, cela malgré la fermeture de la centrale de Fessenheim et « la crise du Covid-19 ayant entraîné des conséquences importantes sur le système électrique » (sic)  comme le souligne RTE
  • Une augmentation de la production hydraulique de 8,4% : 13% (d’électricité réellement « renouvelable » contrairement à l’éolien et au solaire)
  • Une légère augmentation de La production solaire de 2,3%  favorisée par un taux d’ensoleillement important : 12,6TWh.

En outre, le solde export/import (43 TW)  reste supérieur à la production éolienne (39,7TWh)

Notons enfin que, contrairement à la doxa selon laquelle le développement éolien serait fortement créateur d’emplois, RTE indique dans ce rapport que « Avec une exploitation nécessitant moins de personnel que d’autres filières, la production des centrales éoliennes a été peu impactée par la crise sanitaire »…

Conclusion

L’augmentation de la capacité éolienne de 1104 MW en 2020, avec environ 10.000 éoliennes, ne contribue qu’à la hauteur de moins de 8% du total de l’électricité produite.
De plus, ce pourcentage est à relativiser dans la mesure où la production d’électricité d’origine nucléaire a elle-même diminué de 11%, cette diminution étant sans rapport avec l’augmentation de la capacité « renouvelable ».
Tout est relatif…