Des prélèvements doivent être réalisés pour tenter d’identifier la cause de la mort pour chacun des animaux. S’il n’y a pas de cause avérée à ce stade, il parait nécessaire de mener une enquête indépendante sur le niveau de pollution sonore généré par le chantier éolien actuellement en construction à Fécamp, à 40 km de distance. Les baleines sont extrêmement sensibles au bruit qui les désoriente, les empêche de communiquer et de se nourrir et qui peut même aller jusqu’à causer des hémorragies internes et entrainer la mort.
Il est essentiel d’étudier le calendrier des travaux éoliens off-shore et les différents échouages recensés dans un périmètre défini autour de ces chantiers.
Aux Etats-Unis, des phénomènes d’échouage de baleines sans précédent dans le New Jersey ces derniers mois à proximité de travaux éoliens off-shore posent également question.
Chauve-souris, esturgeons… Le projet de parc éolien marin d’Oléron n’est pas une bonne nouvelle pour la biodiversité. Comme d’habitude, dénoncent les associations, la zone d’implantation a été choisie de manière « arbitraire ».
« Nous ne sommes pas opposés aux énergies renouvelables, ni au parc éolien, mais à l’endroit où il est prévu », précise d’emblée Isabelle Loulmet, présidente de France Nature Environnement Nouvelle-Aquitaine. « Le parc éolien se trouve toujours dans une zone de protection spéciale Natura 2000, au milieu d’une voie de migration intercontinentale pour les oiseaux, les chauves-souris et les insectes », déplore le vice-président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Dominique Chevillon. Les associatifs interrogés par Reporterre se disent tous « sidérés » par le choix du gouvernement. « On n’a pas travaillé à protéger des zones Natura 2000 pendant quarante ans pour qu’elles soient dévastées, grâce à l’État, par des industriels qui se moquent de la biodiversité et des écosystèmes, s’agace Dominique Chevillon, de la LPO. Ces zones auraient dû être évitées. » « Ce sont les industriels qui choisissent les lieux en fonction de leur rentabilité, fustige Dominique Chevillon. L’État ne défend pas l’intérêt général, ni l’environnement. Par ce type d’implantations, il défend les intérêts des industriels, pour la plupart étrangers, qui se moquent des incidences de leur industrie. C’est proprement scandaleux. »
Dans le cadre du projet de loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables, Didier Mandelli proposait d’éloigner les éoliennes à 40 km des côtes. Son amendement a été retoqué.
Le collectif Défense de la Mer (DLM) publie un communiqué à charge contre les éoliennes : « Vous nous avez menti : c’est la réaction quasi unanime en Presqu’île guérandaise car il avait été dit aux gens » Elles ne se verront pas » . Rappelons l’interview fin 2012, d’Yvon André (ex-Directeur EDF-EN) : « La distance la plus courte entre la côte et la première éolienne sera de 12 km, donc elles ne seront pas visibles. »
Mensonges et communication, avec plus de la moitié des éoliennes déjà en place, on a une perception visuelle de ce qui nous attend pour des décennies, et on ne connaît pas encore les conséquences du saccage des fonds du Banc de Guérande (80 excavations et 110 km de câbles inter-éoliennes) sur la flore et la faune sous-marine, ni sur la destruction d’espèces protégées de l’avifaune (puffin des Baléares, migrateurs, chiroptères…). »
Les avocats du Comité des pêches des Côtes-d’Armor viennent de faire un signalement au parquet de Brest. Sur la foi de vidéos réalisées par un lanceur d’alerte, ils soupçonnent le navire qui réalise les forages en baie de Saint-Brieuc pour la construction des éoliennes d’effectuer des rejets toxiques en mer, ce que conteste l’entreprise.
« Aujourd’hui, le constat est simple : il y a 5 projets de parcs éoliens dans la Manche sans qu’une seule éolienne soit construite, des parcs prévus sur des zones de pêche stratégiques, aucune écoute de la revendication de la pêche professionnelle, des études hors sujet et non vulgarisées. La pêche professionnelle n’est même plus invitée lors des réunions la concernant » se désole le comité des pêches dans son communiqué.
La volonté des pêcheurs a toujours été d’obtenir un retour d’expérience sur la construction d’un seul parc. Cela permettrait d’avoir des réponses sur les effets sur la biodiversité.
Toujours en construction, le futur parc éolien au large de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) n’a pas encore fait tourner sa première pale. Ce mardi 8 février, l’ONG Sea Shepherd a annoncé déposer une plainte devant la Commission européenne afin de « remédier aux manquements du chantier éolien de Saint-Brieuc aux règles applicables au rejet de substances polluantes en mer, à la planification de l’espace marin, ainsi que les règles applicables aux espèces et aux habitats protégés ».
Cette plainte, partagée par l’association Gardez les caps, vise plus particulièrement, d’une part, un manquement envers la directive européenne du 7 septembre 2005 concernant la pollution causée par les navires, et les sanctions qu’elle prévoit. Sea Shepherd fait référence à la fuite d’hydrocarbures de juin 2021, provenant du navire chargé du forage, Aeolus, et qui fait déjà l’objet d’une plainte. L’ONG cible, d’autre part, le zonage du parc au milieu d’un site Natura 2000 et l’obtention « illégale » des 59 dérogations de destruction d’espèces accordées à l’opérateur Ailes marines, filiale de l’industriel espagnol Iberdrola. Cette question fait également déjà l’objet d’une plainte devant le Conseil d’État, datée du 7 janvier dernier.
« Le site de la baie de Saint-Brieuc a été arbitrairement désigné par l’État français « zone propice » non modifiable pour de l’éolien industriel, sans aucune évaluation environnementale préalable, ni enquête publique, énonce Sea Shepherd. Mal zoné dès l’origine, le projet éolien de la baie de Saint-Brieuc est dans une impasse environnementale. » L’ONG pointe, en outre, la réalisation de « seulement trois fondations d’éoliennes » en six mois de chantier (causant, qui plus est, une pollution sonore et sédimentaire) sur la trentaine annoncée par l’opérateur, pour 62 éoliennes posées prévues à terme.
L’implantation de plusieurs éoliennes pourrait remettre en question l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco des Tours Vauban, à Saint-Vaast-la-Hougue, mais aussi dans le reste du pays.
Un paysage sauvage dans lequel un parc éolien devrait s’établir d’ici quelques années. Les habitants de Saint-Vaast-la-Hougue (Manche) sont résignés et déçus, tout comme certains vacanciers pour qui la nouvelle est difficile à comprendre. Il faut dire que le parc devrait être construit à une trentaine de kilomètres du rivage, et donc des Tours Vauban, inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco.
Un problème selon Annick Perro, historienne. « La vue, c’est la valeur universelle exceptionnelle (…) Il faut aussi protéger les vues : de la mer vers les tours et des tours vers la mer. Or, ce sera pollué visuellement », estime-t-elle.
La question pourrait prendre une ampleur bien plus importante, car les fortifications de Vauban inscrites à l’Unesco en tant que telles en 2008 concernent un ensemble de douze sites partout dans le pays. Christiane Tincelin, présidente de l’association « Eolarge », l’explique : « Si l’un des sites est déclassé, désinscrit, c’est l’ensemble d’une inscription des sites Vauban qui tombent. »