Lors de la canicule, elles ont couvert moins de 2 % des besoins en journée. Le soutien public aux éoliennes devrait avoisiner les deux milliards d’euros cette année.
Analyse
Les éoliennes n’aiment pas beaucoup l’été, surtout quand il fait chaud. Durant la période de canicule qui a sévi sur la France du 6 au 13 août, elles n’ont produit en moyenne que 1 à 2 % environ de l’électricité consommée durant la journée, c’est-à-dire quand la demande est la plus forte, en raison de la climatisation.
On est bien loin donc des records (autour de 20 % de la production hexagonale) atteint lors d’épisodes très venteux, comme en février 2020, avec le passage de la tempête Ciara. Sur l’ensemble de l’année dernière, l’éolien a couvert 7,2 % des besoins électriques.
Cette faible capacité à répondre aux besoins du pays apporte évidemment de l’eau au moulin des anti-éoliens. « Le 7 août à 18 heures, alors que la barre des 40 °C a été localement dépassée sur une partie du pays, les 8 000 éoliennes ont fourni 690 mégawatts, soit 1 % de la consommation nationale d’électricité qui s’est élevée à cet instant à 47 781 mégawatts », note Jean-Louis Butré, le président de la Fédération environnement durable (FED) et l’un des chefs de file de la fronde. « Elles n’ont pas fait tourner le dizième du parc des climatiseurs présents dans les logements français dont la puissance installée totale est estimée à 8 745 MW », ajoute-t-il.
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Les opposants s’organisent
Le sujet est sensible. Un peu partout en France, les oppositions se multiplient contre la construction de parcs éoliens terrestres, alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), prévoit de doubler la capacité actuelle d’ici à 2028, pour la porter à 33 gigawatts (GW).
En Nouvelle-Aquitaine, 165 associations ont ainsi déposé en juillet un recours devant le tribunal administratif pour s’opposer à la mise en place de 1 600 éoliennes prévues par le nouveau schéma régional, et qui s’ajouteraient à 670 déjà installées. Ce n’est pas un cas isolé. En Bourgogne-Franche Comté, par exemple, le schéma régional éolien devrait être lui aussi bientôt attaqué.
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Mieux répartir les éoliennes
« Tous les jours, des gens nous appellent parce que des machines vont être installées près de chez eux, au mépris de loi qui protège les monuments historiques », affirme Julien Lacaze, le président de la Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France (SPPEF), qui est ressorti assez déçu de l’entretien avec les conseillers d’Emmanuel Macron, début juillet.
Conscient du problème, mais coincé par son ambition d’accélérer la transition énergétique, le gouvernement cherche aujourd’hui à mieux répartir les éoliennes sur le territoire, alors que deux régions, les Hauts-de-France et Grand Est, concentrent à elles seules quasiment la moitié des capacités installées. Reste aussi la question du financement.
Cette année, le soutien public aux éoliennes en métropole devrait coûter 1,93 milliards d’euros, selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE), soit 630 millions de plus que prévu, en raison de la chute des prix de l’électricité sur les marchés.
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