Jeudi soir, des riverains et agriculteurs hostiles à des projets éoliens ont perturbé la conférence des maires du Pays de La Châtaigneraie (bocage vendéen).
Vers 19 h, une centaine d’habitants, banderoles et pancartes à la main, et agriculteurs au volant de tracteurs sont venus « accueillir » Valentin Josse, président de la communauté de communes et conseiller départemental. Au Pays de La Châtaigneraie, plusieurs projets éoliens sont sortis de terre ces derniers mois, dont cinq éoliennes à La Loge-Fougereuse, où l’enquête publique s’achève.
L’article paru dans Ouest France ce jour, concernant la mobilisation organisée par les 3 associations du Pays de La Châtaigneraie, lors de la conférence des maires de jeudi 25 novembre.
Des riverains indisposés par la présence d’éoliennes terrestres témoignent.
« Moi, je vois 80 éoliennes dans un rayon de 5 km et le bruit ça dépend du brouillard, de la pluie… C’est l’été où on les entend le plus. Le soir aussi, ça fait « wouf, wouf, wouf » le bruit des pales, quand je suis dans mon canapé et que j’éteins la télé, ça m’arrive de les entendre les éoliennes. En fait on a l’impression qu’il y a une voiture qui arrive chez nous en permanence ».
« Les éoliennes ont un impact sur les chauves-souris qui mangent les mouches et j’ai des problèmes de ponte de mouche dans les yeux de mes bêtes… En est-ce la cause ? Je n’en sais rien… » Mais les nuisances le concernant, il en est sûr. Même s’il n’affiche pas de syndrome de l’éolien qui entraînerait une dégradation de son état de santé. Avec le collectif du secteur, ils ont mis sur « pause » leur plainte pénale pour trouble du voisinage, en attendant de voir si les promesses du gouvernement sur le balisage sont tenues.
« Elles sont beaucoup trop bruyantes »
Le domaine viticole de Régis Cogranne est lui aussi dans l’Aude, près de Paraza, et le retraité décrit le même stress avec les balisages des éoliennes la nuit : « Moi ce n’est pas le bruit le problème, mais j’ai le symptôme de l’avion qui ne se pose jamais et ça devient obsessionnel, venez voir, c’est hallucinant ! » témoigne-t-il.
David, apiculteur dans l’Hérault, peste contre le bruit du parc situé à 700 m de chez lui, « elles sont beaucoup trop bruyantes, je vais trouver un sonomètre et faire des enregistrements devant huissier! » prévient-il. Tout comme Delphine et Loïc, éleveurs de 120 brebis à Verreries-de-Moussans, dans le Minervois héraultais, eux aussi en colère.
Les éoliennes n’en sont pourtant qu’au stade de projet mais la fronde s’organise car là encore, on parle de nuisance avec la crainte de caisse de résonance sur ces montagnes et des répercussions : « Nous ne sommes pas contre les énergies renouvelables, mais elles seraient à 570 m, avec les bruits, les vibrations, nous craignons une baisse de production, de la fécondité voir de la mortalité… On se pose des questions ».
« La colère monte dans nos communes rurales » face à l’éolien croit savoir Sophie Orizet-Vieillefond, conseillère municipale de Saint-Vincent-Sterlanges et membre du Mouvement de la ruralité 85.
En Bretagne, ces petits cadavres de chauves-souris qui embarrassent l’éolien terrestre.
« L’éolien terrestre reste néanmoins très meurtrier pour les chauves-souris, ces mammifères insectivores et pollinisateurs, très utiles pour la biodiversité. »
« Elle met en lumière l’hécatombe observée dans les 86 parcs bretons où un suivi de mortalité a été réalisé. »
« Dans le Morbihan, dans les Côtes-d’Armor et dans l’Ille-et-Vilaine, six d’entre eux ont été extrêmement meurtriers pour les chauves-souris, tuées en plein vol, percutées par les pales des éoliennes ou par implosion (barotraumatisme), en raison de la pression exercée par les machines. »
« Que l’on ne s’y trompe pas. Ces chiffres bruts sont bien en deçà de la mortalité réelle des chauves-souris.«
« Depuis dix ans, on a des courbes d’évolution des espèces communes très alarmantes.C’est moins 88 % pour la noctule commune, inscrite sur la liste rouge nationale des mammifères en danger. Les éoliennes ont sûrement une responsabilité dans ce déclin. C’est un signal d’alarme très fort. »
« On ne peut pas sacrifier des espèces sur l’autel de la production verte, fait valoir Thomas Le Campion. Si l’État ne veut pas freiner l’éolien aujourd’hui, c’est clairement une question d’argent. Plus un parc fait l’objet de mesures de bridage, moins il est rentable. »
Nous publions la lettre ouverte n°7 du Collectif NEMO au sujet du projet de plusieurs parcs éoliens industriels dans la Parc Naturel Marin au cœur d’une zone Natura 2000, du sud d’Oléron aux Sables-d’Olonne, paru dans LR À LA HUNE, le journal de La Rochelle.
Le film, dont le financement participatif a récolté près de 150.000€, cumule déjà plus de 320,000 vues sur YouTube depuis son lancement en juin dernier. Il sera également diffusé en format court sur W9, ce mercredi 3 novembre 2021 à 23h30.
Le Poiré-sur-Velluire. Mercredi 20 octobre, un coup de vent a conduit à la rupture d’une pale d’éolienne, sur le parc d’Auchay-sur-Vendée (lire Ouest-France du 22 octobre).
Selon l’association Vent de détresse, des débris ont été récupérés à plus de 600 m de l’éolienne. L’accident inquiète l’association qui se questionne sur la fiabilité et la sécurité de ces machines : « La même situation sur l’éolienne, au nord du parc, qui jouxte l’autoroute A83, à moins de 350 m, aurait pu avoir des conséquences dramatiques, pense le président, Oliver Schmid. Comment est-il possible que les autorités acceptent des distances de sécurité aussi faibles ? »
Il rappelle et alerte : « Pour les projets en cours de développement, la distance réglementaire reste de 500 m, malgré l’élévation grandissante de ces machines jusqu’à 240 m. Nos espaces de vie et de travail, lors de tels accidents, seraient alors impactées par des débris. »