https://www.france.tv/france-2/journal-13h00/2394179-edition-du-jeudi-22-avril-2021.html
Justice. En Maine-et-Loire, la présence d’éoliennes entraîne la baisse de leur impôt foncier – Le Courrier de l’Ouest 19 avril 2021
Le Courrier de l’Ouest révèle que des contribuables de Tigné (commune de Lys-Haut-Layon, entre Saumur et Cholet en Maine-et-Loire) ont obtenu un déclassement fiscal de leur propriété au tribunal administratif de Nantes, en raison de la présence proche du parc éolien. Une première en France qui pourrait bien faire des émules.
C’est un combat de trois années qui a fini par porter ses fruits. Au printemps 2018, un couple de riverains du parc éolien de Tigné (commune nouvelle de Lys-Haut-Layon) s’adresse au centre des impôts de Saumur pour demander que soit revue à la baisse la taxe foncière sur sa propriété en raison de la présence proche des quatre machines installées en 2017. Demande rejetée par l’administration dans un premier temps. Ces habitants de Tigné ont donc saisi le tribunal administratif de Nantes pour que soit examinée leur requête.
La chose est un peu technique, mais la valeur locative d’un bien immobilier est calculée en fonction de deux coefficients, le premier prenant en compte la situation générale du dit bien, le second sa situation particulière. Dans les deux cas, le coefficient est de 0 pour les situations dites ordinaires. L’administration fiscale a fini par baisser le coefficient de situation générale à -0,05, correspondant à une situation médiocre présentant des inconvénients notoires en partie compensés par certains avantages. Le bras de fer était déjà à moitié gagné pour le couple qui a pourtant souhaité ne pas en rester là. Le dossier a de nouveau été examiné fin novembre 2020.
Un double déclassement fiscal
Cette opiniâtreté a payé puisqu’un mois plus tard, le tribunal administratif de Nantes rendait sa décision, octroyant à ces contribuables une révision du coefficient de situation particulière, également à -0,05.
Ni la direction régionale des Finances publiques des Pays de la Loire ni le ministère des Finances n’ont fait appel de cette décision qui risque bien de faire date, pour ne pas dire jurisprudence.
Difficile de dire, à ce jour, comment se traduira ce jugement sur l’avis d’imposition de ces contribuables. En revanche, cette décision de justice vient conforter bien des opposants à l’éolien qui dénoncent depuis toujours les nuisances visuelles et sonores de ces machines industrielles.
« Une grande victoire »
Vice-présidente nationale de la Fédération Environnement durable (FED) et présidente de l’association Tigné Préservé, Bernadette Kaars se réjouit de cette grande victoire. Pour la première fois en France, un tribunal administratif confirme le lien entre l’industrialisation d’une zone rurale par l’éolien, ses nuisances environnementales et la baisse de valeur d’une habitation. Les éoliennes sont classées comme inconvénients notoires par la justice. Cette décision s’appliquera jusqu’au démantèlement des machines.
Tous les riverains d’éoliennes concernés
Ce déclassement fiscal n’a rien d’anodin. Déjà en 2007, le bulletin officiel des impôts prévoyait l’institution d’un mécanisme de compensation au profit des communes subissant des nuisances environnementales liées à la présence de ces installations, via l’Imposition forfaitaire des entreprises de réseaux (IFER). Désormais, ces nuisances sont reconnues également pour les particuliers concernés par la présence d’éoliennes près de chez eux : toutes les victimes peuvent se lever et demander cette compensation fiscale, savoure Bernadette Kaars. Par ces deux déclassements, la dégradation de la valeur locative du bien et de la qualité de l’environnement de la commune est officiellement reconnue.
Moins de recettes fiscales directes ?
À ses yeux, pour les élus ruraux, le message est clair : Il est de leur responsabilité de protéger le cadre de vie et les intérêts de leurs administrés. L’éolien n’est pas une fatalité. En votant en faveur d’un projet éolien, ils acceptent de voir leur territoire déclassé. Comment espérer attirer de nouveaux habitants en zone rurale dans un environnement dégradé et déprécié ?.
Quant aux riverains des quelque 8 000 éoliennes terrestres implantées sur le territoire national, ils peuvent désormais déposer une demande de réduction de leur taxe foncière en s’appuyant sur cette décision de justice. Une perspective qui n’est pas de nature à arranger les finances des collectivités locales, dont les recettes fiscales directes pourraient être amoindries à l’avenir.
Le scandale des éoliennes la Montagne Sainte Victoire
La cour administrative d’appel de Marseille a jugé que l’exploitation des vingt-deux éoliennes récemment construites sur les contreforts de la montagne Sainte-Victoire exigeait la délivrance d’une autorisation environnementale après production d’une étude d’impact et organisation d’une enquête publique. Arrêt du 31 mars 2021
Sites & Monuments, appuyée par 15 associations nationales et régionales (voir ici), dit sa satisfaction de voir la Cour administrative d’appel de Marseille confirmer la nécessité de la délivrance d’une autorisation environnementale pour l’exploitation des 22 éoliennes récemment construites sur les contreforts de la montagne Sainte-Victoire.
“La requête de la société Provencialis et celle de la ministre de la transition écologique et solidaire sont ainsi rejetées”, le promoteur devant en outre verser 2000 euros au titre de nos frais de justice.
Sites & Monuments souligne le caractère illégal de l’édification de la centrale, pendant près de 4 mois, alors que les aérogénérateurs étaient dépourvus de toute autorisation environnementale. Cette dernière conditionnait en effet la mise en œuvre des permis de construire. L’association se réserve naturellement la possibilité d’en saisir le juge pénal et déplore l’autorisation provisoire d’exploiter accordée par le préfet du Var à compter du 29 mai 2020 (voir ici), validée par la Cour.
L’administration est aujourd’hui placée dans la situation kafkaïenne de devoir faire abstraction de l’existence de 22 machines de 125 mètres de haut dans la nouvelle analyse – rendue nécessaire par la présente décision – qui appréciera leur coût environnemental, pour en autoriser ou en interdire définitivement le fonctionnement, après production d’une étude d’impact et organisation d’une enquête publique.
Sites & Monuments rappelle que l’industrialisation du piémont de la montagne Sainte-Victoire, faite au détriment de sa biodiversité et de paysages universellement admirés, a bénéficié à des fabricants chinois, à un industriel danois, à une holding suisse et au fonds d’investissement irlandais ayant acquis cette centrale éolienne en janvier 2021, qui profitera d’une rente servie pendant 20 ans par les contribuables français.
Sites & Monuments rappelle, en outre, que, par son intermittence, et en l’absence de solution réaliste de stockage, l’électricité éolienne n’est pas une énergie fiable. Elle est, par conséquent, totalement dépendante du maintien de notre parc nucléaire ou, comme en Allemagne, de sources d’électricité carbonées.
D’où une question simple : qu’avons-nous à gagner au massacre des paysages de Sainte-Victoire ?
Julien Lacaze, président de Sites & Monuments
Chantonnay – Bras de fer autour de l’éolien – Ouest France
Le rapporteur public de la cour administrative d’appel de Nantes préconise de valider le projet retoqué par le préfet de Vendée.
La décision a été mise en délibéré au 2 avril 2021.
Pourquoi la justice a-t-elle ordonné la démolition d’un parc éolien dans l’Hérault?
À Lunas (Hérault), les sept turbines du parc éolien de Bernagues devront être démontées suite à une décision de justice. Lancé en 2004, le site a subi de vives oppositions émanant d’associations environnementales. C’est la première fois qu’un tribunal ordonne le démantèlement d’éoliennes en France.
Attaqué dès les premières esquisses, le projet a dû faire face à la détermination de collectifs de défense des paysages et de la biodiversité. Arguant principalement la protection d’un couple d’aigles royaux parmi d’autres espèces, ils étaient parvenus à faire annuler le permis de construire à trois reprises, en 2012, 2016 et 2017.
Cette affaire particulièrement longue et complexe semble avoir atteint son point final. L’ultime prononcé exige le démantèlement des éoliennes et la remise en état du site d’ici fin juin 2021. S’il ne respecte pas le jugement, le propriétaire devra verser 9 000 € d’astreinte quotidienne aux associations. L’appel d’ERL n’y changera rien, le tribunal ayant ordonné l’exécution provisoire de sa décision. Celle-ci pourrait d’ailleurs faire jurisprudence auprès d’autres dossiers opposant des parcs éoliens aux associations environnementales.
LPO – Plaintes pour destruction d’espèces protégées sur 2 parcs éoliens
Depuis fin août 2020, trois cadavres de rapaces protégés ont été retrouvés à proximité de deux parcs éoliens de la commune d’ASSAC, dans le Tarn (81) : deux Circaètes jean le blanc et un Faucon crécerellette. Alors que plusieurs associations alertent fréquemment sur les risques de collision entre l’avifaune et les parcs éoliens, les exploitants ne semblent pas vouloir prendre des mesures immédiates ni demander les autorisations de déroger à la protection stricte des espèces menacées.
Si FNE Midi-Pyrénées et la LPO soutiennent le développement de l’énergie éolienne en raison de son importance pour la réussite de la transition énergétique, nous considérons qu’elle doit respecter une « transparence écologique ». Dans ces cas précis, elle ne doit pas se réaliser au détriment de la biodiversité, notamment d’espèces protégées présentes en Occitanie.
Les objectifs du développement durable en termes de transition énergétique et de protection du climat ne peuvent s’exonérer de la prise en compte de la biodiversité. Il est indispensable qu’ils réussissent ensemble.
Allain BOUGRAIN DUBOURG, Président de la LPO France
Un parc éolien qui entraîne la mortalité de nombreuses espèces protégées
Sur une période de cinq mois de l’année 2016, le bureau d’étude mandaté pour effectuer un suivi environnemental des 2 parcs éoliens a pu constater 17 cas de mortalité de chiroptères (dont 5 Pipistrelles de Kuhl, 2 Noctules de Leisler et 1 Vespère de Savi) et 4 cas de mortalité d’oiseaux (dont 1 Bruyant proyer). L’étude, prenant en compte la fréquence des suivis et ceux déplacés par des prédateurs, estime le taux de mortalité pour l’ensemble des dix éoliennes à 142 chiroptères et 50 oiseaux détruits par an.
Les parcs éoliens se situent en effet à proximité d’un dortoir de Faucons crécerellettes (commune de Valence d’Albigeois à moins de 7,5 km), à proximité d’un domaine vital de Vautours fauves mais aussi au sein même d’un domaine vital de Milans royaux. Ce constat n’a pourtant pas suffi à ce que les parcs éoliens se dotent, d’eux-mêmes, de systèmes de détection/d’effarouchement de l’avifaune ou d’arrêt automatisé de rotation des éoliennes permettant de réduire ces taux de mortalité.
C’est dans ce contexte que, lors d’un nouveau suivi environnemental, deux Circaètes jean le blanc et un Faucon crécerellette ont été découverts au pied des éoliennes fin août 2020. Ces espèces patrimoniales faisant l’objet d’enjeux locaux de préservation particulièrement importants, une saisine du juge s’imposait.
L’objectif affiché du développement de l’éolien est la transition écologique mais souvent des intérêts purement financiers se cachent derrière cette intention vertueuse. Quoiqu’il en soit, les populations d’oiseaux et de chauves-souris ne doivent pas être impactées par le fonctionnement des éoliennes et les exploitants doivent impérativement prendre des mesures afin d’éviter la mortalité de ces espèces.
Thierry de NOBLENS, Président de FNE Midi-Pyrénées
FNE Midi-Pyrénées et la LPO saisissent la justice
Si des arrêtés préfectoraux d’urgence ont permis de suspendre le fonctionnement des éoliennes en période diurne de mi-septembre à début octobre 2020, ces mesures restent temporaires et insuffisantes.
En effet, les parcs éoliens ne bénéficient d’aucune autorisation environnementale leur permettant de porter atteinte aux espèces animales protégées. Cette procédure nécessite l’avis d’autorités environnementales et, surtout, constitue une garantie d’une meilleure prise en compte des impacts sur la biodiversité par les mesures d’évitement, de réduction ou, à défaut, de compensation qu’elle impose.
Face à cette situation inacceptable pour nos associations, nous portons plainte contre les deux exploitants pour destruction d’espèces protégées et demandons à la préfète du Tarn de mettre en demeure les sociétés de régulariser leur situation en déposant une demande d’autorisation environnementale pour protéger au plus vite ces espèces.
Morbihan. Les chauves-souris mettent à terre un projet de parc éolien – Ouest France 04/08/2020
Le tribunal administratif de Rennes vient d’annuler l’arrêté du 20 novembre 2017 qui autorisait la construction d’un parc éolien à la limite de Caro et Monterrein, près de Ploërmel (Morbihan). En cause ? Un risque élevé de collision avec plusieurs espèces de… chauves-souris.
À l’audience du 2 juin 2020, le rapporteur public a souligné et constaté que le lieu d’implantation présentait de nombreuses espèces différentes de chiroptères, reconnaissant leur utilité indéniable en matière de biodiversité. Il avait également noté que le plan de bridage prévu ne permettait pas d’exclure tout risque de mortalité. Mais il avait conclu qu’il fallait faire un choix entre la préservation de la biodiversité et la mise en place d’énergie renouvelable, au nom du changement climatique…
Mais coup de théâtre, le juge ne l’a pas entendu ainsi. Il a retenu que seize espèces différentes de chauves-souris recensées à proximité du lieu d’implantation du projet, dont la pipistrelle commune, la pipistrelle de Kuhl, la noctule commune et la noctule de Leisler. L’étude d’impact a finalement ainsi relevé un risque élevé de collision avec ces espèces.
Considérant que le plan de bridage et de suivi de la mortalité des chiroptères ne convainc pas et que l’arrêté ne prévoit pas de durcissement du plan initial en cas de surmortalité, le juge a retenu la méconnaissance de l’article L.511-1 du code de l’environnement. De ce fait l’arrêté du 20 novembre 2017 a été annulé.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/ploermel-56800/morbihan-les-chauves-souris-mettent-a-terre-un-projet-de-parc-eolien-6927864
Aude : le projet de parc éolien des Hautes Corbières rejeté pour protéger grands rapaces et paysages – L’INDÉPENDANT 26/07/2020
La préfète de l’Aude a rendu un arrêté de rejet de la demande d’autorisation pour 26 éoliennes hautes de 150 m réparties sur cinq communes situées à l’est de Mouthoumet.
C’est une victoire pour le Collectif Citoyen Corbières Vivantes, qui luttait contre ce projet depuis le début.
Dans un arrêté daté du 30 juin, la préfète de l’Aude, Sophie Elizéon, a rejeté la demande d’autorisation formulée par la SAS Parc Eolien des Hautes Corbières, une filiale d’EDF Renouvelables, qui projetait la construction d’un parc de 26 machines, d’une hauteur maximale en bout de pale de 150 m, et d’une capacité de 3 MW, répartie sur les communes de Laroque-de-Fa, Davejean, Dernacueillette, Palairac et Cascastel.
Dans cette décision de 13 pages, l’autorité administrative détaille point par point les raisons du rejet de la demande, qui s’articule essentiellement sur trois points : la mise en danger de plusieurs espèces de grands rapaces protégés, l’atteinte aux paysages des Hautes Corbières et l’éventuel impact du parc éolien sur les eaux potables du secteur et sur le trafic aérien militaire.
Sainte-Gemme-la-Plaine. Éoliennes : la justice admet la saturation – Ouest-France 8 juillet 2020
La cour administrative d’appel confirme le refus d’autorisation du parc des Marzières.
C’est un coup de frein à l’« Éoliennes Park » qui fleurit en Sud-Vendée. Dans un arrêt rendu vendredi, la cour administrative d’appel de Nantes a confirmé le refus du préfet de la Vendée de délivrer l’autorisation environnementale sollicitée par la SCE (société centrale éolienne) du Millard pour huit éoliennes sur le territoire des communes de Saint-Gemmes-la-Plaine et Saint-Jean-de-Beugné.
La justice a clairement pris en compte l’effet de « saturation » ressenti dans le secteur (parc de Corpe, des Fiefs de Cottines, de Mouzeuil-Saint Martin-Trentin déjà construits, du Grand Crochet, du Paisilier et du Millard autorisés). 45 éoliennes au total sont déjà en service et 35 en projet dans un rayon de 16 km autour du site des Marzières qui était envisagé.
Un « vent de révolte » (le nom de l’association qui fédère les opposants autour du château de la Chevallerie) s’était levé. Et l’autorité environnementale elle-même n’avait pu que constater le « sentiment d’omniprésence des éoliennes dans le paysage qui va peser sur l’identité d’un territoire rural devenant de plus en plus industriel ». « La question de l’acceptabilité au regard se pose » considère la cour.
« On nous prend notre campagne, nos nuits de sommeil où clignotent des lumières rouges et blanches », s’émeut, ce mardi, Eugénie Maison, ardente opposante au projet, « heureuse de la décision », mais « prudente. On est pour l’énergie verte et nos vieilles habitations faites de chaux et de chanvre le prouvent, mais pas dans l’anarchie du développement éolien actuel. »
La décision rendue par la cour nantaise pourrait faire date en créant une jurisprudence sur le phénomène de « cumul » inhérent aux schémas régionaux éoliens. Ils ont cet effet pervers de centraliser les machines. « Les quelques plantations de haies proposées n’atténueront que partiellement la prégnance des parcs alentour pour les riverains » lit-on dans l’arrêt. Les juges prennent également en compte le voisinage de « bâtiments remarquables » (Manoir de Chaligny, Logis du Coteau, châteaux de Bessay et de la Chevallerie, logis de la Popelinière) et les « perspectives monumentales » du secteur.